Ces tirs ont débuté vers 5h30 dans la zone du PK-12, dans le nord de la ville, puis se sont étendus à d’autres quartiers, notamment non loin du centre, dans la zone du fleuve.
Les détonations, toujours audibles vers 8h30, avaient toutefois nettement diminué d’intensité. Aucun bilan n’était disponible dans l’immédiat.
Selon un officier supérieur de la force africaine (Misca) joint par l’AFP, les tirs ont commencé après que des ex-rebelles «Séléka», intégrés dans les nouvelles forces de sécurité, eurent détecté des «infiltrations» de membres de milices d’autodéfense «antibalaka», hostiles au régime, dans le quartier de Boy-Rabe, près de l’aéroport.
A la suite d’échanges de tirs dans ce secteur, d’autres membres des forces de sécurité ont tiré dans d’autres quartiers de la ville, «comme cela se passe souvent» dans ce genre de situation à Bangui, selon l’officier.
Après la levée du couvre-feu, les rues sont restées désertes. Aucun taxi ne roulait. Quelques soldats de forces de sécurité circulaient à pied, armés de kalachnikovs et de lance-roquettes aux abords du rond-point du PK-0 qui mène au palais présidentiel. A ce rond-point, un fort détachement de la force africaine, avec deux blindés, a pris position.
Les milices d’autodéfense paysannes «antibalaka» (antimachettes) ont émergé depuis septembre dans le nord-ouest du pays, en réaction aux nombreuses exactions d’hommes armés issus des rangs de la coalition rebelle Séléka – depuis dissoute – dirigée par Michel Djotodia, qui a renversé en mars le président François Bozizé, arrivé au pouvoir dix ans plus tôt par un coup d’Etat.
Adoption probable d’une résolution de l’ONU ce jeudi
Pour mettre un terme à un engrenage infernal de violences qui menace de plonger la Centrafrique dans une guerre civile, le Conseil de sécurité de l’ONU doit adopter jeudi un projet de résolution de la France – ancienne puissance coloniale – autorisant le recours à la force à l’occasion d’une opération comprenant des soldats africains et français, déjà présents à l’aéroport.
La résolution autorise aussi les forces françaises en RCA à «prendre toutes les mesures nécessaires pour soutenir la Misca dans l’exercice de son mandat».
La Misca doit compter jusqu’à 3600 hommes mais n’a pu en rassembler pour l’instant que 2500, mal équipés et mal entraînés, venus du Tchad, du Gabon et du Cameroun. Selon la résolution, sa montée en puissance sera financée par un fonds géré par l’ONU et alimenté par des contributions volontaires des Etats, qui sont invités à se montrer généreux.
Le contingent français va passer, quant à lui, de 450 à 1200 hommes, chargés notamment de sécuriser l’aéroport de Bangui et les principaux axes par où transiteront les convois humanitaires.