Publicité

«La traversée de la Méditerranée se révèle plus mortelle que jamais»

Le Haut-Commissariat aux réfugiés note que les embarcations chargées de migrants sont moins nombreuses à atteindre l’Espagne, l’Italie ou la Grèce. Mais les politiques européennes ont rendu les traversées encore plus dangereuses qu’auparavant

Le navire de sauvetage Aquarius arrivant dans le port de Malte le 15 août 2018. — © Rene Rossignaud/AP Photo ©
Le navire de sauvetage Aquarius arrivant dans le port de Malte le 15 août 2018. — © Rene Rossignaud/AP Photo ©

Plus de 1600 personnes ont trouvé la mort durant les premiers mois de 2018 lors de leur traversée de la Méditerranée. Selon un nouveau rapport publié lundi par le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), la route maritime «est plus mortelle que jamais pour les migrants».

Lire aussi: L'Espagne au défi de la migration

Le rapport, intitulé Voyages désespérés, constate que, même si le nombre de migrants tentant de rejoindre l’Europe a diminué, le taux des décès a augmenté vertigineusement. Entre janvier et juillet 2018, une personne sur 18 tentant la traversée est morte ou a disparu en mer. Au cours de la même période en 2017, on enregistrait un décès pour 42 personnes s’entassant dans les embarcations de fortune.

«Le rapport confirme une fois de plus que la route méditerranéenne est l’un des passages maritimes les plus meurtriers du monde», affirme Pascale Moreau, directrice du bureau du HCR pour l’Europe, dans un communiqué.

Mesures sécuritaires en ligne de mire

Les mesures européennes de contrôle qui visent l’immigration irrégulière, les restrictions infligées aux ONG qui limitent les opérations de secours, ainsi que l’accès restreint aux ports italiens, en particulier depuis le changement de gouvernement dans la Péninsule, ont certes conduit à une diminution du flux migratoire. Mais le HCR tient à souligner que ces mesures entraînent une hausse du taux de mortalité.

Lire également: L’admission provisoire sera levée pour une vingtaine d’Erythréens

Comme solution, le HCR appelle les pays européens à s’engager en faveur de la mise en place de voies d’accès alternatives, légales et sécurisées pour les personnes fuyant la guerre et les persécutions. L’organisation onusienne suggère aussi aux Européens de s’entendre sur des ports de débarquement dans plusieurs pays, afin que l’accueil des migrants ne repose pas uniquement sur l’Espagne, la Grèce et l’Italie.