Le tueur Breivik obligé d’accepter une nouvelle expertise psychiatrique
Norvège
L’auteur des attaques du 22 juillet a déjà officiellement été diagnostiqué comme psychotique, ce qui lui permet d’éviter toute responsabilité pénale. Devant la bronca, la justice a ordonné une nouvelle expertise, que Breivik contestait
La justice norvégienne a rejeté jeudi l’appel de l’auteur des attaques du 22 juillet, Anders Behring Breivik, qui refuse de se soumettre à une nouvelle expertise psychiatrique après une première évaluation qui avait conclu à son irresponsabilité pénale.
Selon la Cour d’appel d’Oslo, la décision par les juges de première instance d’ordonner une seconde expertise est légitime au regard du débat et des critiques soulevés par le premier diagnostic qui, s’il était confirmé, permettrait vraisemblablement à Behring Breivik d’éviter une peine de prison.
La défense de l’extrémiste de droite, qui avait tué 77 personnes le 22 juillet, s’opposait à une nouvelle évaluation, estimant notamment que le Tribunal d’Oslo s’était appuyé sur des documents en principe couverts par le secret médical.
Aucun signe de psychose
Indépendamment de l’expertise officielle, trois psychologues et une psychiatre chargés d’observer Behring Breivik en prison disent en effet n’avoir décelé chez lui aucun signe de psychose.
Leurs conclusions, éventées par les médias, ont relancé les critiques dans le pays scandinave, où l’on s’étonne que l’auteur d’un crime aussi minutieusement préparé depuis de nombreuses années puisse être déclaré pénalement irresponsable.
Jeudi, la Cour d’appel a estimé que la décision d’ordonner une nouvelle expertise s’appuyait sur une appréciation d’ensemble qui allait au-delà du seul avis émis par les spécialistes du système pénitentiaire.
Un avocat de Behring Breivik, Odd Ivar Groen, a dit à l’AFP qu’il n’était pas impensable que la défense fasse appel auprès de la Cour suprême, la plus haute instance judiciaire du pays.
Les deux nouveaux experts psychiatres, avec qui Behring Breivik refuse de coopérer, ont quant à eux réclamé l’internement temporaire de l’extrémiste de 32 ans, actuellement en détention provisoire, dans un hôpital psychiatrique pour pouvoir l’observer. Leur diagnostic est attendu d’ici au 10 avril, quelques jours seulement avant l’ouverture du procès de Behring Breivik le 16.
Le 22 juillet, Behring Breivik, hostile au multiculturalisme et à l’invasion musulmane en Europe, avait fait feu pendant plus d’une heure sur un rassemblement de jeunes travaillistes sur l’île d’Utoeya, près d’Oslo, après avoir fait exploser une bombe près du siège du gouvernement norvégien.