La Bonne Bière a rouvert vendredi à Paris, devenant le premier des six cafés et restaurants visés par les attentats jihadistes du 13 novembre à reprendre son activité, trois semaines après le carnage qui a fait 130 morts et des centaines de blessés.

L'établissement, dans lequel cinq personnes ont été tuées, a «effacé les stigmates de ce cauchemar» et décidé de rouvrir «pour faire revivre le quartier».

«On veut leur montrer qu'on est plus fort qu'eux, donc on veut le faire repartir et on veut refaire vivre ce quartier, rebondir, repartir», a déclaré sa gestionnaire, Audrey Bily, lors d'un point de presse improvisé devant des médias du monde entier.

«Nous avons effectué quelques travaux, repeint les murs, effacé les stigmates de ce cauchemar. Le café Bonne bière est un lieu de rencontres, d'échanges et de partage. Tel est notre objectif aujourd'hui», a-t-elle ajouté.

Les bouquets, bougies et messages de soutien déposés ces trois dernières semaines en hommage aux victimes ont été écartés de la terrasse pour permettre de réinstaller les tables de l'établissement, situé près de la place de la République, dans l'est de la capitale.

Une petite dizaine de clients étaient présents vers 09H30 pour prendre un café, sous l'oeil des nombreuses caméras.

Une pizzeria voisine, Casa Nostra, est quant à elle, toujours fermée, tout comme le bar Le Carillon et le restaurant Le Petit Cambodge à quelques centaines de mètres de là, également visés par le «commando des terrasses» le soir des attentats.

130 morts

Trois jihadistes, dont l'instigateur présumé des attaques, le Belgo-Marocain Abdelhamid Abaaoud, avaient mitraillé les terrasses de ces quatre établissements, ainsi que celle d'un autre bar de l'est de Paris, La Belle Equipe.

L'un des membres du commando, Brahim Abdeslam, s'était ensuite fait exploser dans un dernier établissement, le Comptoir Voltaire, sans tuer quiconque à part lui-même. 

Les attentats du 13 novembre ont touché aux terrasses de ces cafés et restaurants, dans la salle de concerts du Bataclan, théâtre de la tuerie la plus massive (90 morts) et aux abords du Stade de France, à la périphérie nord de Paris.