Un colis piégé adressé à Nicolas Sarkozy à Athènes
Grèce
Trois colis piégés ont été trouvés à Athènes lundi. Le premier a explosé entre les mains d’une employée d’une société de messagerie express, la blessant légèrement. Un autre paquet était adressé au président français Nicolas Sarkozy. Quatre suspects ont déjà été arrêtés
Trois colis piégés ont été découverts lundi par la police à Athènes. L’un d’entre eux, transporté par deux présumés extrémistes anarchistes grecs arrêtés, était adressé au président français Nicolas Sarkozy, a indiqué un communiqué de la police.
«L’affaire apparaît de fait assez ridicule, dans le cas de M. Sarkozy, il est évident que ce paquet n’aurait jamais pu atteindre son destinataire», a commenté le porte-parole de la police, Thanassis Kokalakis.
La police a arrêté quatre suspects après l’explosion d’un colis piégé dans une société de messagerie express, qui a blessé légèrement une employée, et la neutralisation d’un autre paquet explosif dans une deuxième agence, a-t-on appris de source policière.
L’enquête sur cette affaire a été confiée à la brigade antiterroriste. Le colis qui a explosé était destiné à l’ambassade du Mexique à Athènes, l’autre qui a été neutralisé, dans le même quartier central de Pangrati, était adressé à l’ambassade néerlandaise, a précisé la même source.
Le deuxième paquet contenait un engin explosif, a indiqué la police qui l’avait d’abord seulement qualifié de suspect.
Après l’explosion, la police a arrêté dans la même zone deux hommes, l’un revêtu d’un gilet pare-balles et armé d’un pistolet, l’autre portant un paquet du même type, a précisé la même source.
L’un d’eux était recherché depuis des mois par la police pour son appartenance présumée au groupe d’obédience anarchiste «Conspiration des cellules de feu», qui a signé depuis 2008 de nombreux attentats sans victimes, dont une attaque à l’explosif hautement symbolique en janvier contre le parlement grec. L’autre a refusé de s’identifier.
Deux jeunes femmes ont ensuite été arrêtées dans le même quartier.
La police avait d’abord indiqué que le premier paquet était adressé à un destinataire non précisé, au Mexique.
Selon la même source, il a explosé quand l’employée qui le manipulait l’a jeté par terre, le considérant suspect. Elle a été légèrement blessée à la main par la déflagration, de faible puissance.
Des artificiers de la police ont ensuite neutralisé le deuxième paquet signalé comme suspect par le personnel d’une autre société de messagerie, proche.
En juin dernier, un colis piégé adressé au ministre à l’époque en charge de la police, Mihalis Chryssohoidis, avait explosé dans l’antichambre de son bureau ministériel, tuant le chef de sa sécurité.
L’enquête avait révélé que le paquet avait été adressé à la permanence politique de M. Chryssohoidis, et porté au ministère, sans être contrôlé, par un de ses collaborateurs.
Neuf des membres présumés de la «Conspiration des cellules de feu», apparue en 2008, ont été arrêtés après la découverte par la police, en septembre 2009, d’une cache dans une banlieue d’Athènes et trois placés en détention provisoire.
L’affaire des colis piégés intervient alors que la justice vient d’ouvrir des poursuites contre trois nouveaux membres présumés d’une autre organisation extrémiste locale, Lutte Révolutionnaire (EA), dont six militants avaient été arrêtés en avril.
Figurant sur la liste des organisations terroristes de l’Union européenne et des Etats-Unis, EA a revendiqué depuis 2003 quinze attentats, dont un mitraillage dans lequel un policier a été grièvement blessé en janvier 2009.