Cette attaque a confirmé la persistance des menaces extrémistes pesant sur les minorités, notamment les chiites (20% de la population en majorité sunnite), à nouveau meurtris pendant les célébrations de leur mois saint de Muharram.
Son bilan est monté à 24 morts, plusieurs blessés ayant succombé à leurs blessures dans la nuit, a déclaré samedi Jam Mehtab Dahar, ministre de la Santé de la province. Deux des 28 autres blessés sont toujours dans un état critique, a-t-il ajouté. Le précédent bilan, donné vendredi soir, avait fait état de 16 morts, dont six enfants âgés de 6 à 15 ans.
Sur place, les témoins ont raconté la panique qui s’est emparée de la foule après l’explosion, des fidèles courant dans tous les sens, souvent en larmes et couverts de sang.
À l’occasion des célébrations de Muharram, qui culminaient vendredi au Pakistan, le gouvernement et l’armée avaient annoncé avoir déployé 10 000 soldats et 6 000 paramilitaires pour prévenir de telles attaques interconfessionnelles, régulières dans le pays.
L’attaque de Jacobabad était le deuxième attentat anti chiite recensé depuis le début de Muharram, après celui de la veille dans une mosquée du Baloutchistan (sud-ouest), qui a fait au moins 11 morts, dont six enfants, et une douzaine de blessés.
Malik Ishaq, le chef de Lashkar-e-Jhangvi, ainsi que 13 autres cadres de ce mouvement, le plus violent et férocement anti-chiite au Pakistan, a été tué en juillet. Mais le groupe, responsable d’attaques parmi les plus sanglantes dans le pays, reste actif, affirment les analystes. Les groupes extrémistes sunnites, inspirés par l’idéologie d’Al-Qaïda ou de l’État islamique, considèrent les chiites comme des infidèles incarnant un courant «déviant» par rapport à une supposée orthodoxie musulmane.