Un habitant de Bakhmout: «Je reste pour ma mère»
Andreï Tarachkevitch s’est échappé de la ville quelques heures pour acheter de l’eau et des médicaments. Avant de retourner vers son enfer, il témoigne de son quotidien

Andreï Tarachkevitch remue ciel et terre pour trouver quelques billets, de quoi survivre au milieu des ruines de Bakhmout. L’ancien chanteur de death metal, accroché à sa maison autant qu’à sa maman, ou elle à lui, s’est résigné à partir pour une demi-journée dans la ville voisine de Kostiantynivka. Il a couru à travers la rue, sauté dans le taxi du voisin et tous deux ont filé à tombeau ouvert hors du bourg, alors qu’autour d’eux les bombes s’abattaient et les artilleurs faisaient tonner leurs canons. «Le ciel est clair, dit Andreï Tarachkevitch en clin d’œil, mais je préférerais qu’il soit paisible. Je ne désire rien d’autre.»