Le Pentagone avait envisagé certains chefs d'accusation contre Ghassan Abdullah al Sharbi mais avait abandonné l'idée en 2008, tout en continuant de le détenir en tant que combattant ennemi au sein de la prison de la base militaire de Guantanamo, sur l'île de Cuba.
Libéré suite à l'avis d'une commission
Son statut est demeuré incertain jusqu'à l'an dernier: jamais inculpé, mais également jusque-là jamais considéré comme libérable. En février 2022, une commission du Pentagone qui gère les demandes de libération, avait décrété que ce natif de Jeddah en Arabie saoudite pouvait être libéré, puisqu'il n'occupait pas de position de dirigeant au sein d'Al Qaïda, et respectait les règles en détention. Des années auparavant, il avait pourtant été étiqueté comme prisonnier hostile.
La commission avait également déclaré qu'il souffrait de «problèmes physiques et mentaux», sans préciser leur nature.
Sa décision indiquait qu'il était apte à entrer dans le programme de réhabilitation mis en place par l'Arabie saoudite à destination de djihadistes radicaux, dont le but est de changer lentement leurs points de vue tout en s'assurant qu'ils restent surveillés dans leur retour à la vie civile.
Neuf détenus sous le coup de chefs d'accusation
La libération de Ghassan Abdullah al Sharbi signifie qu'il reste 31 détenus à Guantanamo. A son pic, la prison en comptait près de 800.
Sur ces 31, 17 sont éligibles à un transfèrement tandis que le Pentagone et le département d'Etat américain cherchent des pays prêts à les accepter. Trois autres sont éligibles à un examen de leur situation devant la commission du Pentagone.
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Il reste également cinq hommes accusés des attentats du 11-septembre, qui ont fait près de 3000 morts à New York et Washington. Au total neuf hommes encore détenus à Guantanamo sont sous le coup de chefs d'accusation, et deux ont été condamnés devant un tribunal militaire.