marée noire
La compagnie pétrolière a commencé à creuser un puits de secours pour tenter de récupérer le pétrole qui s’écoule toujours, les travaux devraient durer plusieurs semaines. Un couvercle de confinement est toujours prévu dans les prochains jours. La Californie pourrait faire marche arrièresur les forages
La compagnie pétrolière britannique BP, qui exploite la plate-forme Deepwater à l’origine de la marée noire aux Etats-Unis, a annoncé mardi qu’elle avait commencé à creuser un puits de secours afin de tenter de récupérer le pétrole qui s’échappe dans le Golfe du Mexique.
BP estime le coût des travaux pour contenir cette marée noire à plus de 6 millions de dollars par jour.
«Ce coût augmente à mesure que les efforts s’intensifient. Il est encore trop tôt pour chiffrer l’ensemble du coût de l’accident», a toutefois souligné le groupe dans un communiqué.
800.000 litres de pétrole (5.000 barils) s’échappent chaque jour du puits, d’après les estimations de la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA), l’agence américaine responsable de l’étude de l’océan et de l’atmosphère.
Les travaux de forage du puits de secours ont commencé dimanche 2 mai, a précisé BP. «C’est une autre étape clé dans notre travail pour contenir de façon permanente la fuite de pétrole», a déclaré le directeur général Tony Hayward dans le communiqué. Ce forage, situé à un demi-mille du puits responsable de la marée noire, devrait prendre trois mois.
La compagnie a également indiqué que «des progrès rapides ont été faits pour construire le couvercle de confinement». Cette chape de 70 tonnes devrait être posée sur le fond de l’océan. Elle est la première des trois chapes qui vont être installées sur les fuites pour permettre de récupérer le pétrole et de l’aspirer grâce à un bateau de forage.
Si les conditions météorologiques le permettent, la première chape pourrait commencer à être installée «dans un peu plus d’une semaine», selon le groupe pétrolier.
Produits dispersants
BP a aussi procédé à une seconde injection de produits dispersants afin de réduire l’impact environnemental du pétrole qui s’échappe actuellement. Cette nouvelle technique consiste à injecter du dispersant dans le pétrole dès qu’il se répand dans l’eau, avant même qu’il ne rejoigne la surface.
La pression de Washington s’est accentuée sur BP ces derniers jours. «Que les choses soient bien claires: BP est responsable de cette fuite. BP paiera», a lancé le président américain Barack Obama dimanche devant la presse.
BP a annoncé lundi qu’il débloquait une enveloppe de 25 millions de dollars pour les Etats américains qui vont être touchés par la marée noire et qu’il assumerait «tous les coûts nécessaires et appropriés de nettoyage».
La nappe de pétrole, qui s’étend désormais sur plus de 200 km de long et plus de 110 km de large, soit la taille de l’Etat du Delaware, menace quatre Etats, l’Alabama, la Louisiane, le Mississippi et la Floride.
La marche arrière d’Arnold Schwartzenegger
Le gouverneur de Californie Arnold Schwarzenegger s’est déclaré lundi opposé aux forages pétroliers au large de la Californie, qu’il soutenait résolument jusqu’alors, assurant avoir fait volte-face à cause de la marée noire dans le Golfe du Mexique.
Le gouverneur avait expliqué ces derniers mois que l’extraction pétrolière au large de la splendide côte de Santa Barbara, au nord-ouest de Los Angeles, allait contribuer, à hauteur de 100 millions de dollars, à combler le déficit budgétaire chronique de l’Etat. Mais il a fait marche arrière lundi, lors d’une conférence de presse à Sacramento, la capitale californienne.
«Il est clair que l’on va devoir trouver ces 100 millions de dollars», a déclaré M. Schwarzenegger. «Mais si je dois choisir entre 100 millions de dollars et ce que je vois dans le Golfe du Mexique, je me dis qu’il faut chercher une autre façon» de réunir la somme, a-t-il ajouté.
Le gouverneur a cependant assuré que s’il avait soutenu le projet jusqu’ici, c’est qu’il était sûr qu’il remplissait les conditions de sécurité. «Nous sommes passés par tout le processus interminable d’études et de recherches», a-t-il dit. «Avant de prendre une décision comme celle-ci, vous devez vous assurer que ce sera sans risque».
«Mais après, vous allumez la télévision, vous voyez l’étendue de la catastrophe et vous vous dites: +Pourquoi prendre ce risque?+ Le jeu n’en vaut pas la chandelle», a-t-il conclu.