Le bilan des victimes du puissant tremblement de terre, qui a frappé l'ouest de la Turquie, a atteint les 100 morts mardi, a déclaré l'autorité gouvernementale turque des situations de catastrophe (Afad). Il a également blessé 994 personnes, dont 147 sont encore à l'hôpital.

Un puissant séisme a secoué vendredi l’ouest de la Turquie, provoquant l’effondrement de plusieurs immeubles d’habitation sous lesquels des habitants sont coincés et une montée du niveau de la mer. Au moins 12 personnes ont été tuées et plus de 400 blessées dans l’ouest de la Turquie, selon un bilan provisoire des secouristes turcs.

Côté grec, deux adolescents ont été tués sur l’île de Samos par l’écroulement d’un mur, a indiqué la télévision publique Ert.

La secousse, qui a été ressentie jusqu’à Istanbul et Athènes, s’est produite en mer Egée, au sud-ouest d’Izmir, troisième plus grande ville de Turquie, et près de l’île grecque de Samos. La puissance du séisme, qui s’est produit à une dizaine de kilomètres de profondeur, a été évaluée à une magnitude de 7 sur l’échelle de Richter par l’Institut de géophysique américain (USGS) et 6,6 par les autorités turques.

Les deux pays se sont engagées, en dépit des vives tensions qui les opposent, à s’aider mutuellement si besoin après le séisme de vendredi, a rapporté Ankara. Lors d’un entretien téléphonique, les ministres des Affaires étrangères des deux pays «ont souligné qu’ils étaient prêts, en cas de besoin, à s’aider et se soutenir mutuellement», a indiqué le ministère turc dans un communiqué.

Personnes coincées dans les décombres

Le maire d’Izmir, Tunç Soyer, a indiqué à la chaîne d’information CNN-Türk avoir reçu des informations faisant état de près de 20 immeubles effondrés. «A ce stade, nous avons reçu des informations selon lesquelles six immeubles se sont effondrés à Bornova et Bayrakli», dans la province d’Izmir, a toutefois indiqué le ministre turc de l’Intérieur Süleyman Soylu sur Twitter. «Certains de nos concitoyens sont coincés dans les décombres», a ajouté le ministre de l’Environnement Murat Kurum.

A Bornova, les secouristes, aidés par des habitants et des policiers, tentaient de se frayer un passage dans les décombres d’un immeuble d’habitation de sept étages à l’aide de tronçonneuses, selon les images de la chaîne publique TRT.

Une chaîne humaine tentait de déblayer les ruines en se passant des morceaux de poutres ou de briques, selon ces images. Les secouristes réclamaient parfois le silence pour tenter de localiser des survivants. Une jeune femme a été extraite des décombres d’un immeuble effondré, selon CNN-Türk. Deux autres personnes ont été sorties des ruines d’un autre bâtiment de sept étages, d’après TRT.

Mini-tsunami

Signe de sa puissance, le séisme a provoqué un mini-tsunami à Samos, où au moins quatre personnes ont été blessées légèrement et où des dégâts matériels ont été constatés, selon la télévision publique grecque Ert.

La secousse a aussi provoqué une montée du niveau de la mer dont les eaux ont envahi les rues de Seferihisar, ville turque située près de l’épicentre, selon les médias locaux. Les télévisions turques montraient les images de nuages de poussière s’élevant dans le ciel pendant que des habitants se précipitaient dans les rues en panique.

Sur une image prise par un habitant avec son téléphone, on voit un immeuble s’effondrer comme un château de cartes, pendant que des passants s’écrient «Mon Dieu!».

La secousse a également été ressentie à Istanbul, capitale économique du pays endeuillée il y a 20 ans par un séisme puissant. Mais le gouverneur de la province d’Istanbul, Ali Yerlikaya, a indiqué qu’aucun dégât n’avait été constaté dans l’immédiat. «Toutes nos institutions ont commencé à se rendre sur les lieux pour entamer les efforts nécessaires», a déclaré le président Recep Tayyip Erdogan sur Twitter.

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La Turquie est située dans une des zones sismiques les plus actives du monde. En 1999, un séisme de magnitude 7,4 avait frappé le nord-ouest du pays, faisant plus de 17 000 morts, dont un millier à Istanbul.

En janvier dernier, un séisme de 6,7 avait fait une quarantaine de morts dans la province d’Elazig (est). En 2011, un tremblement de 7,1 sur l’échelle de Richter s’était dans la province de Van (est), faisant plus de 600 morts.