Les défenseurs de l’avortement, rejoints par un groupe de femmes arrivées à bord d’un «train de la liberté», ont manifesté samedi à Madrid contre le projet de loi supprimant quasiment le droit à avorter, parallèlement à d’autres manifestations de soutien à Londres et Paris.

«Ce train de la liberté (qui a quitté vendredi Gijon, dans le nord du pays) va à Madrid en passant par Valladolid», où s’est ouverte vendredi la Convention du Parti populaire (au pouvoir), «pour dire au ministre conservateur Alberto Ruiz Gallardon que nous ne voulons pas qu’il touche à la loi» de 2010, a expliqué Begoña Pinero, porte-parole de l’association féministe des Asturies Las Comadres, qui a lancé l’idée de ce voyage.

La loi actuelle, votée sous l’ancien gouvernement socialiste, autorise l’avortement jusqu’à 14 semaines de grossesse pour toutes les femmes sans justification et jusqu’à 22 semaines en cas de malformation du foetus ou de grave danger physique ou psychique pour la mère.

«Nous, les femmes, sommes libres et nous sommes capables de décider quand nous voulons être mère», a estimé Begoña Pinero.

Le groupe a rejoint des milliers d’autres personnes, venues d’Espagne et d’autres pays comme la France, qui ont manifesté jusqu’aux abords du Parlement pour dénoncer le projet de loi du gouvernement conservateur.

Une délégation est allée jusqu’au Congrès des députés pour remettre un manifeste intitulé «Droit à décider: je décide», a expliqué Puy Zaton, du collectif «Décider nous rend libres», qui regroupe plus de 300 associations.

«La maternité se protège par l’information, l’éducation, la santé pour tous, l’accès à des salaires justes et des emplois dignes et à des postes de responsabilité», écrit le collectif dans ce manifeste.