Cette proche de l’ancien président conservateur Traian Basescu (2004-2014), surnommée par les médias «la blonde du président», est soupçonnée de trafic d’influence et de blanchiment dans un dossier portant sur des contrats de licences Microsoft, a précisé le DNA, qui a réclamé sa mise en détention provisoire pour 30 jours. Lundi, les députés réunis en séance plénière avaient levé son immunité parlementaire.

Après une audition marathon de plus de dix heures au siège du DNA, Mme Udrea a été menottée et conduite à la maison d’arrêt de la police. Il s’agit du cas le plus spectaculaire d’une série d’actions des procureurs anticorruption ces dernières semaines à l’encontre d’anciens ministres, d’industriels mais aussi de juges.

La Roumanie, l’un des pays les plus pauvres de l’Union européenne, a fait de grands progrès ces dernières années dans le domaine de la justice, salués par la Commission européenne.

Le nouveau président de cet ancien pays communiste, Klaus Iohannis, premier chef de l’Etat issu de la petite minorité allemande du pays, avait remporté à la surprise générale le scrutin de novembre après avoir axé sa campagne sur la lutte contre la corruption.

Dans le détail, Mme Udrea, 41 ans, est soupçonnée d’avoir acquis plusieurs immeubles entre 2009 et 2013 avec une partie des pots-de-vins que son ex-mari, l’homme d’affaires Dorin Cocos, emprisonné depuis octobre pour trafic d’influence et blanchiment, aurait soutiré dans le cadre de contrats de renouvellement de licences Microsoft.

L’ancienne ministre du Tourisme et du Développement régional (2009-2012) nie avoir été au courant de ces affaires. L’origine de sa fortune fait depuis plusieurs années l’objet de multiples conjectures. Arrivée quatrième à l’élection présidentielle de novembre, elle avait obtenu le soutien explicite de Traian Basescu, qui s’était déclaré convaincu de sa «parfaite honnêteté».

Une dizaine d’anciens ministres sont déjà poursuivis dans ce grand dossier Microsoft, sous l’accusation d’avoir fermé les yeux sur des illégalités entachant des contrats informatiques onéreux, en échange de pots-de-vin. Les faits portent sur la période 2001-2012. Mme Udrea est également accusée par le DNA d’abus de pouvoir et tentative de détournement de fonds européens dans le cadre du financement d’un gala de boxe en 2011.