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Une femme dans la course à la mairie de Paris

Françoise de Panafieu sera la candidate de l'UMP après le désistement de ses rivaux.

En France, les grands rendez-vous politiques se préparent longtemps à l'avance. Cette semaine, les militants parisiens de l'Union pour un mouvement populaire (UMP), le parti de Nicolas Sarkozy, vont élire leur candidat à l'élection du maire de Paris prévue en... 2008. Ce sera une candidate: Françoise de Panafieu, 57 ans, reste seule en lice après le désistement de ses rivaux.

Sa victoire est la suite logique d'un parcours déjà riche. Cette députée aux allures de grand-mère sexy (elle a quatre enfants et trois petits-enfants) a été ministre et ambassadeur auprès de l'Unesco. Elle est maire du XVIIe arrondissement, l'un des plus grands de Paris avec 160000 habitants. Adjointe de Jacques Chirac lorsque celui-ci dirigeait la capitale, elle aime désormais s'afficher aux côtés de Nicolas Sarkozy. Son père a été ministre du général de Gaulle et sa mère secrétaire d'Etat sous Valéry Giscard d'Estaing.

Ce pedigree lui a appris à tenir bon face à l'adversité, notamment masculine. En l'an 2000, lors d'une précédente campagne pour la mairie de Paris, elle avait été traitée de «pintade à roulettes» après avoir posé en short et en rollers. Elle avait riposté en donnant à ses rivaux de droite, Jean Tiberi et Philippe Séguin, les surnoms de «nain de jardin» et de «King Kong», rappelle Le Monde. Samedi Françoise de Panafieu a remporté le premier tour des primaires de l'UMP avec 40% des voix. La campagne a été dominée par un thème à la mode: le déclin. «Après avoir perdu les Jeux olympiques, Paris est en train de se perdre, estime-t-elle. Paris devrait être la locomotive de la France: notre ville est aujourd'hui sur une voie de garage.»

Bertrand Delanoë favori

L'un de ses concurrents, Pierre Lellouche, a été encore plus catégorique: «Paris dans trente ans [...] sera en compétition avec de très grandes métropoles de 20 millions d'habitants.» Or, ses habitants, «à la différence des Londoniens, des New-Yorkais ou même des Shanghaïens, ne vibrent plus au rythme de la modernité et de la confiance en l'avenir». Le manque de dynamisme culturel et d'attractivité économique de la capitale a été souligné.

La perte des Jeux olympiques face à Londres en juillet 2005 a porté un rude coup au maire actuel, le socialiste Bertrand Delanoë. Mais ce dernier, qui sait fort bien retourner les auditoires mécontents lors des réunions de quartier, sera difficile à battre: un récent sondage lui donne 14 points d'avance sur Françoise de Panafieu.