Alors que les troupes russes se trouvent bloquées au sol, Vladimir Poutine agite la menace nucléaire pour dissuader les pays occidentaux de s'engager dans le conflit. «J'ordonne au ministre de la Défense et au chef d'état-major de mettre les forces de dissuasion de l'armée russe en régime spécial d'alerte au combat», affirme le président russe à la télévision.
La menace de l'utilisation d'armes nucléaires revient à plusieurs reprises dans le discours du gouvernement russe dans le premier mois du conflit avant de devenir moins marquée. «Elle a disparu des discours, mais pas des esprits des membres de l’OTAN ou de la Russie, la menace est toujours là, souligne Carole Grimaud Potter, professeure de géopolitique de la Russie à Montpellier. Le gouvernement russe a affirmé que l'arme nucléaire pourrait être utilisée "en cas de menace à l’existence de la Russie", c’est un terme très vague qui peut s'appliquer à beaucoup de situations.»
Régulièrement, le pouvoir russe a laissé émerger les signes d'une possible utilisation de l'arme nucléaire avec par exemple des vols d'essai d'avions destinés à évacuer les dirigeants vers des abris anti-atomiques. «Il y a toujours un réel risque d’escalade, estime Carole Grimaud Potter. Cela transparaît avec la mise en alerte jaune de l'oblast de Koursk en Russie pour risque d'attaques terroristes provenant d’Ukraine, que ces attaques soient vraies ou pas. Il y aussi un changement dans la vision du conflit du côté russe, qui parle désormais d'opposition avec un bloc occidental et pas uniquement avec l'Ukraine.»