Une puissance rarissime
séisme
Le tremblement de terre de vendredi est le cinquième plus violent à avoir affecté la planète depuis 1900
Le tremblement de terre de vendredi est le plus violent à avoir jamais frappé le Japon depuis la généralisation des mesures sismiques en 1900. D’une magnitude de 8,9 sur l’échelle de Richter, il vient en cinquième position des séismes enregistrés dans le monde au cours de cette période, après ceux qui ont frappé le Chili en 1960 (9,5), l’Alaska en 1964 (9,2), Sumatra en 2004 (9,1) et le Kamtchatka, dans l’Extrême-Orient russe, en 1952 (9,0).
Bien qu’il ait causé quelque 220 000 victimes, le tremblement de terre qui a frappé Haïti l’an dernier était beaucoup plus faible avec ses 7,0. Sur l’échelle de Richter en effet, chaque point supplémentaire traduit une puissance dix fois supérieure.
Le séisme de cette semaine est lié au jeu des plaques tectoniques, ces grosses tranches de croûte terrestre en lent déplacement sur le manteau terrestre bouillant et visqueux. Son foyer est situé très précisément sur la longue ligne de rencontre de la plaque pacifique et de la plaque eurasienne. La pression exercée de part et d’autre se résout par le passage de la première sous la seconde. Mais ce mouvement est irrégulier et se traduit par de nombreuses secousses, qui font du Japon l’un des pays les plus exposés qui soit aux tremblements de terre.
Des signes avant-coureurs
Le séisme qui a frappé l’archipel nippon a été précédé de quatre autres en l’espace de 48 heures sans réveiller d’inquiétude particulière chez les Japonais. De telles secousses n’avaient rien de très alarmant en apparence. Et la situation aurait tout aussi bien pu se calmer. Ce qui est arrivé condamne maintenant la région à connaître un grand nombre de répliques, et pas des moindres, sur une longue période. Dans les dix heures qui ont suivi l’événement, une trentaine de secousses d’une magnitude supérieure à 6 ont été comptabilisées. Et cette instabilité est vouée à se prolonger des semaines, voire des mois.
Le phénomène s’est révélé d’autant plus destructeur qu’il s’est déroulé sous la mer. Le mouvement des plaques tectoniques a eu pour résultat de soulever légèrement l’eau du Pacifique au large du Japon, et de créer ainsi une vague de plusieurs mètres qui s’est aussitôt propagée dans toutes les directions. Une telle onde est d’autant plus rapide que l’océan est profond. Au-dessus de plusieurs milliers de mètres d’eau, elle atteint des vitesses de 500 à 800 km/h, comparables à celle d’un avion, avant de ralentir à quelques dizaines de km/h à l’approche du rivage.
L’activité sismique a augmenté récemment dans le monde. Après une période sans très forts séismes de 1965 à 2004, la planète en a connu quatre en sept ans, soit en 2004, 2005, 2010 et 2011. Aux yeux des spécialistes, il s’agit là de fluctuations aléatoires qui ne répondent pas à une évolution notable.