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Villepin frôle le record d'impopularité

«L' affaire Clearstream».

Les pressions de l'opposition s'accentuent sur Dominique de Villepin, empêtré dans «l'affaire Clearstream», et son propre camp s'inquiète de ses répercussions sur l'élection présidentielle de 2007. La menace d'une audition par des juges plane sur le premier ministre, dont le nom apparaît dans une affaire de dénonciation calomnieuse de personnalités françaises.

Sa démission a été réclamée dans l'opposition de gauche alors que, selon un sondage à paraître ce mardi, Villepin perd 5 points et, avec 20% d'opinions positives, frôle le record d'impopularité des premiers ministres de la Ve République, atteint par Edith Cresson avec 18%.

Parmi les personnalités faussement accusées d'avoir eu des comptes occultes via Clearstream, une société basée au Luxembourg, figure le ministre de l'Intérieur et numéro deux du gouvernement, Nicolas Sarkozy. L'enquête, sur fond de longue rivalité entre Villepin et Sarkozy, fait apparaître des relations entre certains acteurs de l'affaire et, notamment, les services du premier ministre, avec une implication des services secrets. Un climat de «Watergate», ont commenté certains journaux et hommes politiques, français et étrangers.

«Dégoût national»

Des ténors socialistes, arguant d'un spectacle de «déliquescence» donné à la France et à l'étranger, ont appelé le président Jacques Chirac à «agir vite» en démettant Dominique de Villepin, déjà très affaibli par la récente crise du contrat-jeunes. Des voix ont même envisagé aux partis socialiste (PS) et centriste (UDF) et à l'extrême droite des élections anticipées.

Le premier ministre doit être auditionné «le plus rapidement possible» par la justice, a lancé le premier secrétaire du PS, François Hollande. Qu'elle soit de gauche ou centriste, l'opposition multiplie les propos sur le thème de «l'agonie» du pouvoir en place sous la houlette du président Chirac, du «discrédit» et du «dégoût national». La socialiste Ségolène Royal a dénoncé «la fin d'un règne sans éthique».