Pour ce trimestre et le suivant, on peut tabler sur une légère croissance de la conjoncture européenne. Etant donné que le chômage reste élevé, l’inflation devrait demeurer faible. Si besoin est, quelques pays de la périphérie européenne pourraient recevoir des aides financières. Toutefois, la Banque centrale européenne (BCE) a mis en place un mécanisme de sauvetage crédible, de notre point de vue. Après avoir abaissé ses taux d’intérêt récemment, elle devrait également maintenir une politique monétaire accommodante ces prochains trimestres. Par conséquent, les conditions de refinancement devraient demeurer avantageuses pour les entreprises européennes.

Actions européennes: tableau contrasté

Etant donné que la croissance de la zone euro reprend peu à peu du poil de la bête et que la situation du sud de l’Europe s’est améliorée, cette région redevient intéressante en termes d’investissements. Actuellement, l’Espagne et l’Italie présentent un excédent de leur balance courante. La demande en provenance d’Asie et des Etats-Unis reste également solide, ce dont profitent bon nombre d’entreprises européennes. Il semble donc que l’on assiste à une stabilisation des marges en Europe. Les bénéfices devraient aussi progresser dans les prochains mois et enregistrer des taux de croissance à deux chiffres en 2014. Partant d’un bas niveau, les bénéfices des entreprises recèlent, à nos yeux, un potentiel haussier conséquent.

En raison de sa dépendance vis-à-vis de la conjoncture, la zone euro devrait largement profiter de la reprise de la croissance mondiale. Les bénéfices du secteur de la consommation discrétionnaire (hors biens de consommation de base) pourraient augmenter dans la foulée de la hausse de la demande. Cette croissance bénéficiaire supérieure à la moyenne et le maintien d’évaluations intéressantes militent en faveur des valeurs financières.

En raison du niveau élevé de ses cash-flows libres et de sa forte croissance tant en termes de chiffres d’affaires que de bénéfices, le secteur de la santé demeure le secteur défensif à privilégier. En revanche, il faut faire preuve de prudence à l’égard des entreprises télécoms et des services aux collectivités, car leurs tendances bénéficiaires négatives compromettent les dividendes. Il semble également que le secteur de la consommation de base affiche une évaluation trop élevée. Plus spécifiquement, le Royaume-Uni souffre d’une croissance anémique, pénalisée notamment par la vigueur de sa monnaie.

La clé du succès: la flexibilité

Actuellement, il est donc primordial de tenir compte des différences entre les régions et secteurs les plus forts et les plus faibles d’Europe. La flexibilité en matière de placements revêt un rôle plus important que jamais. Pour y parvenir, une méthode consiste à investir en se détachant des indices de référence.

Reste que les fonds en actions traditionnels s’imposent souvent des limitations en surpondérant les candidats prometteurs et en sous-pondérant les investissements recelant un moindre potentiel par rapport à l’indice. Pourquoi devrait-on investir dans des entreprises alors qu’on table sur une piètre évolution, voire négative, de leurs cours? Opter pour une gestion véritablement active des portefeuilles permet de saisir les opportunités aussi bien selon les pays que les secteurs.

La possibilité de réaliser des ventes à découvert1 accorde une liberté supplémentaire, voire décisive. C’est un passage obligé pour que les investisseurs d’un fonds puissent profiter également de la baisse des actions et saisir les nouvelles opportunités du marché. Le principe est relativement simple: on achète des actions prometteuses et on vend les titres (à découvert) dont on attend un repli. Ce principe, les investisseurs ne peuvent l’appliquer qu’à certaines conditions, mais c’est toutefois ce qui est à recommander à l’heure actuelle sur le marché européen.

Les investisseurs privés qui souhaitent mettre en place cette stratégie peuvent opter de manière ciblée pour des fonds en actions dits «unconstrained». Cette solution n’est pas tributaire d’un indice de référence. Elle peut, en principe, exploiter totalement les possibilités décrites précédemment et profiter ainsi d’opportunités de placement aussi bien positives que négatives.

1. Définition des ventes à découvert: les actions sont empruntées à une contrepartie moyennant une commission, puis immédiatement vendues sur le marché au cours actuel. L’objectif est de racheter ces dernières ultérieurement à un cours plus bas et de profiter, ce faisant, du repli des cours.