Steve Jobs, le légendaire fondateur d'Apple et créateur des ordinateurs personnels Macintosh, annonçait hier que le groupe allait réaliser pour le troisième trimestre consécutif des bénéfices après une longue période de marasme financier.
«Je suis heureux d'annoncer que le trimestre écoulé sera le troisième trimestre consécutif de bénéfices», a déclaré Steve Jobs lors du salon spécialisé MacWorld à New York.
Repris en main en juillet 1997 par Steve Jobs, actuellement «président directeur général par intérim», Apple confirme ainsi son redressement après avoir perdu près de 2 milliards de dollars en deux ans. Apple, basé à Cupertino (Californie), a réalisé au premier trimestre de son exercice fiscal 1998 un bénéfice net de 47 millions de dollars, puis de 55 millions de dollars au 2e trimestre.
Devant un public de fidèles du Mac, Steve Jobs s'est moqué de ceux qui avaient déjà enterré Apple et a souligné que le groupe axait désormais son développement sur «une hiérarchie de scepticismes» s'articulant autour de cinq étapes: la survie du groupe, la stabilité de ses résultats financiers, l'introduction de nouveaux produits, le développement d'applications pour ces derniers et la croissance de sa base d'utilisateurs.
Apple va commercialiser dès le 15 août prochain le «iMac», un ordinateur au design futuriste, translucide et monobloc, à l'image du premier Mac qui avait assuré le succès du groupe dans les années 80. Le iMac sera vendu moins de 2000 francs. En jean et t-shirt, le fondateur d'Apple a souligné que la trésorerie du groupe était passée de 1,8 milliard de dollars il y a un an à 4 milliards aujourd'hui.
Selon lui, la résurrection d'Apple a été rendue possible par trois facteurs: nouvelle équipe dirigeante, nouveau conseil d'administration et accord annoncé l'année dernière avec Microsoft. «Ce partenariat est florissant», a lancé Steve Jobs sous les applaudissements des fidèles du Mac, ceux-là mêmes qui huaient l'année dernière Bill Gates, le PDG de Microsoft, lorsqu'il annonçait sa décision d'aider la firme à la pomme à sortir de sa mauvaise passe.
Mais la célébration du retour d'Apple a rencontré un petit obstacle: alors qu'il voulait démontrer la rapidité du iMac pour décharger des logiciels à partir de l'Internet sur un produit du concurrent Compaq, Steve Jobs a dû assister à l'échec de son produit qui s'est planté au premier essai. Le deuxième a été le bon.