On a mis du temps à y arriver, à cette première rencontre. Mais finalement, après l'interminable randonnée des quatre poupées gonflables dans Paris, avant-hier soir, et une fastidieuse cérémonie d'ouverture, ceux qu'on attendait, les joueurs, déboulaient dans le Stade de France.
Hymne «verdien» pour le Brésil, valse romantique pour l'Ecosse, le coup d'envoi était enfin donné sous les hurrahs d'un public massé jusqu'à ras bord.
Et là, confortablement installé devant son téléviseur, on se demande franchement ce que ceux des derniers rangs sont venus chercher là. Que voient-ils des actions spectaculaires de Sempaio, de Durie, de Collins ou (puisque la star des stars c'est lui, mais il faudra qu'il paie davantage de sa personne!) de Ronaldo?
Le téléspectateur, lui, a droit aux gros plans, aux reprises, aux ralentis. Il est littéralement assis sur les genoux de Sepp Blatter.
Jackson reçoit le premier carton jaune du «Mondial»? On nous remontre sa faute. Boyd offre un autogoal à son équipe? On revoit le coup fatal trois fois, sous trois angles différents. Et deux fois le joyeux saut périlleux de Cafu.
Et qu'on ne nous dise pas que le spectacle en chambre empêche la communion. Quand le stade entier frémit devant une percée dangereuse, on se soulève aussi de son fauteuil et on retient son souffle, avec le reste de la planète. Quel pied!
On en a, paraît-il, pour quatre semaines et demie. Seulement?