Alors que la polémique sur l'utilisation des DRM se poursuit, Gilbert Cattoire, directeur marketing de Global Interface, explique leur utilisation actuelle.
Le Temps: Dans quelle mesure est-il possible de suivre à la trace un contenu diffusé sur Internet?
Gilbert Cattoire: D'un point de vue technique, plusieurs solutions sont possibles, tout dépend de votre objectif. Vous pouvez tout aussi bien tracer avec précision un flux RSS qu'un document envoyé par e-mail. Concernant le monde de l'entreprise, prenons l'exemple d'une société cotée: la traçabilité permet d'être en conformité avec la réglementation concernant la communication financière, en facilitant l'audit des tâches accomplies en la matière.
- L'on parle beaucoup du DRM, cette technologie qui restreint l'accès à des contenus. Peut-on les appliquer à tout type de fichiers?
- Absolument. Par exemple, un éditeur français nous a mandatés pour sécuriser son édition en PDF, jusqu'à présent piratée à grande échelle. Avec le DRM, il est possible d'en maîtriser la distribution et les usages, en restreignant par exemple l'ouverture d'un fichier à un seul utilisateur.
- Mais, dans le domaine de la musique et de la vidéo, les internautes détestent le DRM qui les empêche d'utiliser librement un produit qu'ils ont acheté...
- C'est compréhensible, car certaines dérives ont été constatées. Mais le DRM, comme tout outil, est neutre en soi. C'est l'usage qui en est fait qui ne l'est pas. C'est donc au diffuseur de contenu de paramétrer la solution de DRM en veillant à éviter que l'internaute ne soit entravé dans sa liberté de façon absurde. Intelligemment paramétré, le DRM est un outil d'une grande précision, pouvant faciliter la distribution de fichiers, permettant à la fois la maîtrise des usages et le respect des droits de l'utilisateur final. Il y a, du côté des ayants droit et des diffuseurs, qui ont souvent réduit le DRM à une logique répressive, encore beaucoup à apprendre dans ce domaine. L'utilisation des réseaux peer-to-peer pour la diffusion de contenus payants est une illustration de la nécessité d'une telle réflexion. L'utilisation intelligente du DRM se posera avec encore plus d'acuité.
- Vous parlez du suivi de fichiers. Dans quelle mesure l'utilisateur d'un fichier, par exemple Word, est-il au courant qu'il est «surveillé»?
- C'est au diffuseur de contenu de veiller à respecter les réglementations en vigueur. Nous recommandons systématiquement d'indiquer de façon claire que le fichier est tracé.