«Mieux vaut tard que jamais», reconnaît Pascal Fleury, directeur de Lausanne-Cités (159 243 exemplaires), homologue de l'hebdomadaire gratuit genevois Genève home information (GHI, 210 404 exemplaires). Après trente ans de présence sur La Côte sous leurs noms respectifs, les deux hebdomadaires ont en effet décidé de consacrer un supplément de 8 à 16 pages à la région comprise entre Genève et Lausanne. Dès le 17 avril, Lac Hebdo sera ainsi encarté chaque semaine dans les deux titres et diffusé dans les districts de Nyon, Rolle, Aubonne et Morges à hauteur de 50 000 exemplaires. «Au départ, nous pensions consacrer une partie de nos pages à la région, explique Pascal Fleury. Finalement, nous avons installé une rédaction de deux journalistes à Nyon à laquelle prêteront main forte quelques correspondants régionaux.» A cette équipe rédactionnelle, dont la responsabilité a été confiée à Gil Egger, déjà rédacteur en chef de Lausanne-Cités et GHI, vient s'ajouter un vendeur d'espaces publicitaires également basé à Nyon. «Le but premier de cette opération n'est pas publicitaire, poursuit le directeur de Lausanne-Cités, mais rédactionnel: satisfaire davantage notre lectorat dans la région et l'augmenter. Lac Hebdo ne s'intéressera qu'au marché de La Côte, qui est réduit en termes économiques, analyse Pascal Fleury. Nous n'attendons dès lors pas d'entrées publicitaires importantes.»

Contre-attaque?

L'initiative des deux gratuits tombe à pic pour contrarier les projets d'expansion du groupe de presse France-Antilles, qui, après avoir acquis le quotidien nyonnais La Côte, vient de prendre le contrôle du plus gros éditeur indépendant romand, la Société neuchâteloise de presse (SNP), éditrice des quotidiens L'Express et L'Impartial, au nez et à la barbe des actionnaires de la SNP, et ce tandis qu'Edipresse est pieds et poings liés par la Commission de la concurrence. Alors, initiative du géant lausannois, actionnaire à hauteur de 50% des deux sociétés éditrices des gratuits (la Société de publication nouvelle pour GHI et Lausanne-Cités SA), pour gêner La Côte sur son propre marché? «L'initiative ne vient pas d'Edipresse, répond Pascal Fleury. Notre management est libre, mais il est vrai que cela arrange Edipresse qu'on se lance dans cette aventure.» Et notre interlocuteur de préciser: «A Lausanne, Lausanne-Cités marche très fort et 24 Heures aussi. Il n'y a pas de concurrence directe entre un hebdomadaire et un quotidien.»