4 février 2004 : les débuts de Facebook

Après avoir créé Facemash, qui permettait de classer les étudiants de Harvard en fonction de leur physique, Mark Zuckerberg lance Facebook. Limité aux étudiants disposant d’une adresse e-mail de l’université Harvard, le service, encore minimaliste, est un succès immédiat.

Juin 2004 : Facebook soutenu par les «business angels»

Peter Thiel, cofondateur du site de paiement en ligne PayPal, investit 500 000 dollars dans le réseau social.

Automne 2004 : changement de direction

L’entreprise change ses statuts et sa structure capitalistique. Eduardo Saverin, cofondateur de l’entreprise, est écarté au profit de Sean Parker. M. Saverin obtiendra, après plusieurs années de procédures, une compensation et la réintégration de son nom dans la liste des fondateurs du service.

Septembre 2004 : guerre des réseaux

Les frères Cameron Winklevoss et Tyler Winklevoss, ainsi que Divya Narendra, fondateurs du réseau social ConnectU, portent plainte contre Mark Zuckerberg. Etudiants à Harvard, ils avaient approché Mark Zuckerberg pour qu’il travaille sur leur propre projet de réseau social, mais il n’avait finalement pas honoré sa promesse. Les deux frères l’accusent d’avoir volé une partie de leurs idées pour développer Facebook.

Décembre 2004 : le million

Le réseau social, qui n’est alors ouvert qu’aux universitaires, compte son premier million d’inscrits.

26 mai 2005 : second «round»

Le groupe de capital-risque Accel Partners investit près de 13 millions de dollars dans Facebook, et obtient 10 % du capital. La somme permet à Facebook de financer son développement et à Accel Partners de réaliser l’un des investissements les plus rentables de son histoire.

Septembre 2006 : nouveau statut pour le réseau social

Les ingénieurs de Facebook intègrent le fil d’actualité, agrégation des «statuts» des amis présents sur le réseau social. Avec l’implémentation de cette nouvelle fonctionnalité, devenue centrale pour le site, Facebook connaît sa première polémique sur la vie privée. Certains considèrent comme intrusive cette possibilité de voir en temps réel ce que disent et font leurs contacts.

En s’ouvrant, quelques semaines plus tard, à tous les internautes de 13 ans et plus disposant d’une adresse e-mail valide, le réseau social va désormais connaître une croissance exponentielle.

24 mai 2007 : du réseau à la plateforme

Facebook introduit une importante évolution en permettant à des entreprises tierces de développer leurs propres applications pour le réseau social. Microsoft, Amazon ou le Washington Post sont parmi les premiers à proposer des applications dédiées. Cet écosystème a permis à certaines entreprises de se développer, dans l’ombre de Facebook. C’est notamment le cas de Zynga, premier éditeur de jeux sociaux au monde.

Octobre 2007 : Microsoft investit

C’est une alliance stratégique, qui valorise Facebook à près de 15 milliards de dollars : Microsoft investit 240 millions de dollars dans l’entreprise, pour moins de 2 % du capital. L’accord est négocié dans des conditions difficiles et sous pression : le journaliste David Kirkpatrick détaille dans son livre La Révolution Facebook d’intenses séances de discussion de nuit, dont Facebook finit par sortir vainqueur. Mais l’accord, qui prévoit un partenariat exclusif entre les deux sociétés dans la vente de publicité, sera largement profitable à Microsoft, en lui ouvrant les portes d’un puissant marché.

Novembre 2007 : publicité ciblée

Facebook lance Beacon, un système publicitaire fondé sur l’utilisation des relations personnelles des usagers. Le système prévoit également la publication automatique d’informations sur le profil des utilisateurs, par exemple lorsqu’ils effectuent un achat sur un site partenaire. Si, au lancement du service, une quarantaine d’entreprises sont partenaires, une fronde d’internautes, signataires de pétitions en ligne, critiquent ses fonctionnalités. Une plainte en action collective est même déposée. Après un premier amendement, rendant le service uniquement optionnel, Beacon est finalement abandonné fin 2009.

Juin 2008 : accord à l’amiable

Après une longue bataille, Facebook signe finalement un accord à l’amiable avec les fondateurs de ConnectU. Le contenu exact de l’accord est secret, mais d’après les informations obtenues par la presse américaine, les plaignants auraient obtenu environ 65 millions de dollars. Une somme qu’ils ont depuis contestée, estimant que M. Zuckerberg avait délibérément occulté des informations stratégiques, et que la somme ne reflétait pas la valorisation de la société à l’époque. Leur deuxième plainte a été déboutée.

Août 2008 : le cap des 100 millions d’inscrits est dépassé

Octobre 2008 : Facebook ouvre son siège international à Dublin

Le choix de la capitale irlandaise n’est pas étonnant : de nombreuses entreprises du secteur se sont installées dans l’île, où la fiscalité sur les entreprises est plus légère et la réglementation moins contraignante que dans le reste de l’Europe. Le choix vaudra cependant certaines critiques à Facebook, dans le sillage de celles adressées à Google, notamment lorsque le gouvernement français voudra imposer une taxe sur les ventes de services réalisés depuis l’Irlande sur le sol français.

Février 2009 : «j’aime»

L’introduction du bouton «j’aime» marque une double révolution pour Facebook. Le réseau social a introduit une nouvelle fonctionnalité dont les internautes s’emparent très vite : ils peuvent désormais indiquer qu’ils «aiment» une page, un événement, une personne, un statut... ou une entreprise. Le «j’aime» offre de nouvelles possibilités aux annonceurs, et permet surtout au réseau social de dresser des profils beaucoup plus précis de leurs utilisateurs, incluant leurs opinions ou leurs objets préférés.

Mais l’introduction du «j’aime» s’est également accompagnée d’une évolution des conditions d’utilisation du service, qui déclenche une controverse : un passage ambigu, laissant entendre que Facebook s’arrogeait la propriété de tous les contenus publiés sur le site, suscite la colère de nombreux utilisateurs. Après avoir modifié le passage litigieux, Facebook annonce que les futurs changements des conditions d’utilisation seront soumises à un vote – peu contraignant – des utilisateurs avant d’être mis en place.

Septembre 2009 : enfin rentable

Pour la première fois, Facebook annonce avoir atteint l’équilibre : ses revenus sont supérieurs à ses dépenses. L’entreprise, qui vient de dépasser le cap des 300 millions d’utilisateurs, était jusque-là structurellement déficitaire, ses importants coûts de serveurs et de bande passante n’étant pas encore compensés par ses revenus publicitaires. En affinant son ciblage des internautes et en signant un accord sur la publicité avec Microsoft, Facebook s’est imposé comme l’un des géants du secteur.

Juillet 2010 : 500 millions d’utilisateurs

Facebook revendique le chiffre impressionnant de 500 millions d’utilisateurs actifs. En un an, le nombre d’utilisateurs a doublé, faisant de la croissance du service l’une des plus importantes de l’histoire d’Internet. La croissance commence cependant à marquer le pas dans les pays les plus industrialisés, notamment les Etats-Unis, tandis que le réseau social poursuit son déploiement à grande vitesse dans des pays comme l’Indonésie.

Octobre 2010 : The Social Network

Mark Zuckerberg devient le héros d’un film à grand budget, réalisé par David Fincher. Le film, qui se concentre sur la genèse de Facebook et le conflit opposant son créateur aux frères Winklevoss, ne prend pas parti. Mais il a été réalisé sans que Mark Zuckerberg n’accepte de rencontrer le scénariste, Aaron Sokrin (The West Wing). Le film rencontre un succès critique et commercial qui propulse Mark Zuckerberg sur la scène publique.

Décembre 2010 : la reconnaissance faciale

La fonctionnalité était déjà disponible en test, elle devient générale pour les utilisateurs américains : Facebook peut désormais analyser les photos des utilisateurs pour tenter d’y reconnaître d’autres membres du réseau et «taguer» les photos. Ce nouvel outil génère de nombreuses plaintes des régulateurs de la vie privée, en Allemagne ou au Canada, qui y voient la création d’une gigantesque base de données biométriques à l’échelle mondiale.

Janvier 2011 : la valorisation s’envole

La banque d’affaires Goldman Sachs propose à certains de ses clients d’investir dans Facebook. Les détails de l’offre, qui fuitent dans la presse, portent la valorisation de l’entreprise à 50 milliards de dollars. L’affaire provoque également l’ouverture d’une enquête du régulateur de la Bourse américaine, le montage ayant été conçu pour contourner la règle prévoyant que toute entreprise dépassant le seuil des 500 actionnaires doit obligatoirement rendre ses comptes publics.

Octobre 2011 : profils fantômes ?

Max Schrems, un étudiant autrichien de 23 ans, dépose une série de plaintes contre Facebook auprès du régulateur irlandais de la vie privée. Il accuse notamment le réseau social de conserver trop de données trop longtemps, et de ne pas garantir aux utilisateurs que les informations supprimées soient effectivement effacées des serveurs de l’entreprise. Encore en cours, la procédure a d’abord donné lieu à un rapport préliminaire des autorités irlandaises, plutôt favorable à Facebook ; une rencontre de conciliation entre le plaignant et des représentants de l’entreprise doit avoir lieu le 6 février. Mais l’association Europe vs Facebook, cofondée par M. Schrems, a d’ores et déjà annoncé qu’elle entendait poursuivre la procédure.

Décembre 2011 : la «timeline»

Après plusieurs changements importants de son interface, Facebook lance la «timeline», une présentation qui rassemble l’ensemble des éléments publiés par un utilisateur sur une seule page. Présentée par Mark Zuckerberg en septembre, cette nouvelle maquette doit permettre aux internautes de raconter «l’histoire de leur vie». En février 2012, la «timeline» devient obligatoire pour tous les utilisateurs de Facebook.