Jacques Pilet réintègre le groupe de presse Ringier. Dès le 1er octobre, il devrait y occuper le poste de responsable des «tâches spéciales». Une fonction qui paraît encore imprécise: il sera subordonné au directeur des publications suisses, Marco Solari, mais il n'exclut pas de s'occuper aussi de projets touchant à l'étranger.

C'était déjà pour le compte de Ringier que Jacques Pilet avait lancé L'Hebdo en 1981, ainsi que l'éhémère mensuel Emois cinq ans plus tard. Jusqu'en 1991, il pilota avec succès la rédaction de l'hebdomadaire romand, avant de rejoindre Edipresse pour fonder et diriger Le Nouveau Quotidien (NQ). Ce faisant, il ne se séparait pas totalement du groupe zurichois, puisque Ringier possédait 20% des parts du NQ.

Au printemps dernier, soit quelques semaines avant l'annonce de la fusion entre le NQ et le Journal de Genève (JdG), Jacques Pilet avait été aspiré par le haut de la hiérarchie Edipresse. Il n'y occupa le poste de directeur des publications suisses que pendant six mois, ce qui lui permit tout de même d'en secouer quelques structures. Peut-être trop, si l'on en croit les réactions des cadres du groupe lausannois.

Retour à l'écriture

En décembre dernier, Jacques Pilet annonçait sa démission en invoquant un désir de retour à l'écriture. Il conservait cependant son siège au conseil d'administration du Temps, fruit de la fusion du NQ et du JdG.

Avant d'accepter la nouvelle fonction que lui a proposée Ringier, Jacques Pilet, 54 ans, s'est assuré que son futur poste n'était pas incompatible avec l'écriture. Il entend notamment poursuivre sa chronique hebdomadaire dans Le Temps, dont il devrait rester membre du conseil d'administration. D'autres collaborations rédactionnelles avec des titres Ringier ne sont évidemment pas exclues. Outre L'Hebdo, le groupe zurichois édite L'Illustré et TV8 en Suisse romande, ainsi que le Blick et Cash outre-Sarine. Au début de sa carrière, Jacques Pilet avait notamment travaillé pour le Journal de Montreux, 24 Heures et la Télévision Suisse romande.

Les «nouveaux projets» dont il s'occupera chez Ringier ne devraient pas être limités à la seule presse écrite. La télévision et l'Internet pourraient également entrer dans ses fonctions.

En Suisse alémanique

Mais la grande nouveauté, pour le journaliste vaudois, réside dans l'aire géographique dont il aura la charge. Pour la première fois de sa longue carrière, il pourra initier des projets de presse qui ne seront pas limités au seul territoire francophone.

Jacques Pilet, qui maîtrise le schwytzertütsch, appartient déjà au cercle relativement restreint des Romands bien connus du public alémanique. Dès octobre, il disposera d'un bureau à Zurich, mais il entend garder son domicile dans le canton de Vaud.