C’était l’un des rendez-vous très attendu de ce premier jour de Lift14. Le public de la conférence est venu en nombre à la découverte du premier hackerspace bio de France. Baptisé La Paillasse, il est l’œuvre de Thomas Landrain, doctorant en biologie. A l’époque, le Français est un déçu des laboratoires classiques peuplés de chercheurs au cursus similaire et incultes en bidouille informatique. Parce qu’il se cherche des espaces de liberté dans son domaine, Thomas Landrain crée, il y a trois ans, le premier hackerspace bio, pour faire de la recherche en dehors des murs des laboratoires.

Thomas Landrain n’investit pas un euro dans l’affaire. Il se dégote un espace dans un squat de Vitry-sur-Seine, et récupère les équipements jetés par les laboratoires traditionnels, certains vieux, mais toujours en état de marche. Des étudiants et d’autres chercheurs le rejoignent. A l’image des FabLabs, ces laboratoires communautaires, le biohackerspace est ouvert à tous. Mais pour quels types d’expériences?

A la Paillasse, une équipe de recherche a notamment mis au point une méthode de diagnostic générique à bas coût: le Quick and Dirty DNA Bar Coding. Elle permet, par exemple, de vérifier si tel aliment contient des OGM, si les lasagnes dans son assiette sont cuisinées à base de bœuf ou de cheval, ou de découvrir quelles variétés de plante poussent dans le jardin. Afin de faciliter l’accès à leur labo, les biohackers quitteront très bientôt la banlieue sud de Paris pour s’installer au cœur de la capitale.