L'abondante actualité présentée par le TJ Soir hier faisait furieusement penser à la rentrée. A la une, bien sûr, l'affaire douloureuse du sous-marin Koursk pour laquelle la TSR a dépêché deux envoyés spéciaux.

Images brèves d'un Poutine affrontant la colère silencieuse – l'incrédulité surtout – des familles des victimes. On mesure la profondeur du dommage que le président s'est fait à lui-même dans ce pays où les puissants ont toujours a priori été vénérés, quand on entend cette femme déclarer: «Il est un peu notre père, il aurait dû interrompre ses vacances.»

Images prenantes aussi de l'hommage rendu aux marins du bâtiment naufragé par la ville éponyme. Silence, fleurs, pleurs. Et toujours, rampante, cette misère de la vie quotidienne, des bas salaires, des immeubles dégradés pour ceux qui servent, au contraire de ceux qui se servent. Jadis, sous le régime communiste, la fierté d'appartenir à une grande nation progressiste tenait lieu de viatique, ou de maigre compensation à la dureté des temps. Aujourd'hui, le pauvre peuple sans espoir s'aperçoit qu'on lui ment encore. Pas étonnant que les églises soient pleines...

Plus près de chez nous, les pilotis de l'arteplage neuchâteloise ont fait une victime: celui qui a osé dénoncer des malfaçons dans les soudures. Il est peut-être un héros, si une catastrophe est évitée grâce à lui. En attendant, il a perdu son travail. Dur décidément partout de dire la vérité.