Tout s'explique. Le soulagement dans la peine, la solution soudaine d'un problème lancinant, l'apaisement dans le deuil, l'idée lumineuse au cœur des ténèbres, le danger miraculeusement écarté, c'est grâce aux anges. Viva, hier soir sur la TSR, nous annonçait leur retour. Erreur. A en croire les interlocuteurs de Viviane Mermod-Gasser et Christian Liardet, ils ne nous ont jamais quittés. Il suffit d'ouvrir notre oreille intérieure pour entendre ce qu'ils ont à nous dire. Et – preuve par neuf – pour arborer désormais un sourire angélique. Sans pour autant paraître allumé.

C'est la force de ce reportage interloquant: le scepticisme de la journaliste, perceptible au ton de sa voix autant que par ses questions, ne l'a pas conduite à interroger des farfelus, ni seulement ces «professionnels» de l'irrationnel que sont les religieux. Non, le vieux professeur, le philosophe, la scientifique paraissent parfaitement équilibrés dans leurs baskets. Ils n'en évoquent pas moins les manifestations de ces messagers divins – «intermédiaires» entre Dieu et le monde sensible – comme parfaitement naturelles et probables. «L'ange, dit cette artiste athée qui néanmoins croit au sacré, est un fil conducteur vers ce qu'on ne connaît pas.»

Pourquoi, dans ce monde apparemment vidé de sens, ne pas saisir cette perche qui, l'émission d'hier soir nous l'a montré, rend heureux?

D'autant qu'Internet nous facilite les choses: on peut maintenant se commander des ailes sur le Web, pour 50 dollars.