Trois pays en deuil. Cérémonie funéraire en Allemagne, en présence de Helmut Kohl, en souvenir de cent personnes anonymes tuées par un train rapide. Cérémonie funéraire en France, en présence de Jacques Chirac, en souvenir d'un célèbre navigateur tué par la mer. Présentés par le Téléjournal, ces deux événements aux dimensions nationales offraient hier soir une étrange symétrie. Les Allemands ont observé une minute de silence, et 3000 trains de la Deutsche Bahn ont actionné leurs sirènes au même instant en hommage aux personnes disparues. En France, à un mile de la côte de Brest, des dizaines de plaisanciers ont entouré une frégate de la marine nationale, d'où une gerbe de fleurs a été lancée à la mer en hommage à Eric Tabarly. Deux mises en scène pour deux recueillements nationaux face aux caméras.
Après ces cérémonies lentes et grandioses, l'annonce d'un nouveau drame en Algérie passait presque inaperçue: six femmes et un bébé ont été tués par une bombe. Il n'y avait pas d'image au TJ. La bombe était placée dans un cimetière, a précisé la présentatrice. Le drame s'est déroulé lors d'une cérémonie de recueillement. Les deuils nationaux ne se ressemblent pas à la télévision.