Daniel Bilalian n'est peut-être pas un modèle de présentateur, mais au moins, il s'abstient de donner son avis sur l'actualité. Il sait bien que ses opinions n'intéressent personne. Pareil pour Claire Chazal: hier soir, elle a parlé de hooliganisme, mais elle n'a pas dit ce qu'elle pensait de la commercialisation de couteaux frappés du sigle de la Coupe du monde de football. Bilalian et Chazal ne se permettent pas de donner leur avis sur l'état de la planète.
Martina Chyba, si. Hier soir, elle a offert à son public un petit trait d'«humour» personnel. Les yeux barrés par des lunettes noires style Roswell, elle a parlé des régions françaises que des politiciens de droite ont conquises avec l'appui du Front national. Elle faisait mine de conduire une voiture décapotable, avec une route méridionale projetée en arrière-plan. Elle a parlé de «vieilles odeurs qui remontent» à Toulon et Vitrolles. En guise de conclusion, elle a proposé aux téléspectateurs romands de «boycotter la France» et d'aller passer leurs vacances «en Bavière».
Ce n'était pas seulement stupide: c'était désolant. On en était embarrassé pour elle. Mais par chance, Nadia Braendle est venue à sa rescousse en présentant un autre «billet d'humeur» encore plus plat que le précédent: elle a parlé de ces pointeurs-laser «très rigolos» que les élèves utilisent comme des jouets et qui peuvent, paraît-il, griller les rétines. «On ne va tout de même pas empêcher les enfants de s'amuser», a-t-elle dit en conclusion. C'était vachement ironique. Mais on ne va tout de même pas empêcher les journalistes de la TSR de s'amuser, n'est-ce pas?