Contrairement à la fausse succession de Guillaume Chenevière, celle de Gérald Sapey à la tête de la RSR en est une vraie, et semble s'être déroulée sans problèmes majeurs. Le favori Gérard Tschopp emporte la mise. Couronnement prévisible d'une véritable success story construite avec habileté pendant vingt ans.

Valaisan, âgé de 44 ans, licencié en sciences politiques, Gérard Tschopp est journaliste à la RSR depuis 1979. Il a été correspondant à Washington, puis rédacteur en chef, avant de devenir directeur du département de l'information. A l'interne, ses talents sont assez unanimement reconnus, bien que son étoile ait légèrement pâli après le récent épisode du limogeage brutal de Marc Savary du poste de rédacteur en chef. Homme de radio jusqu'au bout des ongles, il avoue une foi indéfectible dans l'avenir de ce média qui continue, en Suisse, à faire plus d'audience que la télévision. Un média en pleine mutation technologique, où la polyvalence et la mobilité sont de plus en plus de rigueur: «Les métiers de la radio sont en train de changer. Notre défi, c'est de faire évoluer les gens en fonction des nouveaux besoins.»

Cela s'appelle la rationalisation. Elle sera accompagnée, sous le règne de Gérard Tschopp, qui commencera dans un an, de sa cousine la simplification: «Notre organisation est encore lourde et doit être améliorée. Dans un contexte de ressources limitées, il faut viser à consacrer le maximum de ces ressources aux programmes.»

A propos des programmes, Gérard Tschopp s'en tient pour l'instant à des déclarations générales: «Nous devons adapter notre offre de manière offensive, pour résister à la concurrence.» Sans abandonner, bien sûr, la vocation spécifique de la RSR, qui est d'être une radio généraliste et un pont culturel. La quadrature du cercle qui donne des cheveux blancs à tous les responsables de médias de service public. Questionné sur des points plus précis, le futur directeur lâche quand même quelques déclarations d'intentions. La décision de supprimer l'information sur Couleur 3 pourrait être reconsidérée. Quant à Espace 2, «son existence ne sera pas remise en cause, au contraire». Il s'agit de trouver un «meilleur profil» pour la chaîne culturelle. L'anxiété qui règne actuellement parmi ses collaborateurs se calmera certainement, affirme Gérard Tschopp, quand leur intégration à Lausanne sera achevée.