Le Parti républicain a dévoilé le 23 septembre son agenda pour remettre l’économie américaine sur les rails sous l’enseigne «Une promesse à l’Amérique». Il veut s’attaquer en priorité au chômage dont le taux dépasse à présent les 10%. La création d’emplois sera financée par la baisse des impôts qui facilitera l’investissement privé et par les économies dans les dépenses publiques.

Une recette qui n’a pas manqué de susciter des critiques, notamment de la part du président Obama. «Ils s’accrochent aux mêmes idées usées, fatiguées qu’ils colportaient naguère, a-t-il dénoncé fin octobre lors d’un rassemblement politique. Les électeurs ont le choix entre les politiques qui nous ont menés dans la crise et celles qui nous en sortiront.»

Le temps presse pour la nouvelle majorité républicaine. Le Congrès doit décider en urgence ce qu’il fera du programme de suspension des impôts établi par l’ancienne administration Bush en 2008 et qui ­arrive à expiration à la fin de l’année. Les républicains veulent pérenniser cette mesure et les démocrates ont promis de leur barrer la route. «Un pays rongé par les déficits ne peut pas se permettre de réduire les impôts des millionnaires», disent-ils.

Dès les premiers résultats, John Boehner, chef des républicains au Congrès, a réitéré la volonté de son parti d’appliquer son agenda économique. Sans être très précis, celui-ci se décline sur deux axes.

Le premier est un «plan pour mettre fin à l’incertitude économique et rendre les Etats-Unis plus compétitifs». Il comporte notamment:

– l’annulation de toutes les hausses d’impôts prévues dès janvier 2011

– un rabais de 20% des impôts pour les petites entreprises

– l’assouplissement de la bureaucratie et l’obtention de l’aval du Congrès pour toute nouvelle mesure administrative coûtant plus de 100 millions de dollars.

L’autre axe consiste à réduire les dépenses publiques. Il prévoit notamment:

– la suspension immédiate de toutes les dépenses prévues par les plans de relance

– le retour au même niveau du budget qu’en 2008, ce qui représente une économie de 100 milliards de dollars

– la réduction du budget du Congrès de 5,8%

– l’abolition du plan Paulson (TARP) mis en place en 2008 pour aider les banques et assurances affaiblies par la crise des «subprime», ce qui représente une économie de 16 milliards de dollars

– la privatisation de Fannie Mae et de Freedie Mac, deux agences gouvernementales de garantie hypothécaires, ce qui représente une économie de 30 milliards de dollars

– le gel de recrutement dans les services publics, sauf dans la sécurité et la défense

– l’abrogation de la réforme du système de la santé qui doit coûter 814 milliards de dollars.

Selon Economic Policy Institute, un centre de recherches considéré proche des démocrates, «La promesse à l’Amérique» ramènerait le déficit budgétaire de 8,5 à 5,5% en une année, mais affaiblirait la croissance de 1,1% et par conséquent, conduirait rapidement à la suppression de 1,1 million d’emplois.