Les épigones de saint François d'Assise n'ont rien pu faire pour empêcher la tenue au Palais de Beaulieu de Lausanne du salon ITEC, un raout associé à «Computer 98» mais qui faisait chambre à part. De mardi à jeudi de cette semaine, pendant toute la durée de la manifestation, les franciscains, vêtus de leur robe de bure et ceinture de corde à la taille, ont plastronné à l'entrée du palais, comme des ligues de vertus devant une maison close.

De quoi s'indignaient-ils? ITEC, pour International Training and Education Conference, est, comme ne l'indique pas son nom, une réunion d'une centaine d'exposants émargeant aux secteurs de l'armement. Interdit au public, ce salon expose des appareils de simulation couvrant tous les domaines d'engagement d'une armée: l'air-terre-mer. Il est fort apprécié des Etats, qui viennent y faire leur marché.

A grand renfort d'informatique, les simulateurs permettent aux militaires d'entraîner leurs compétences plus souvent qu'ils ne pourraient le faire sur le terrain.

Partant, une fois amortis, ils allègent les budgets de la défense, à la grande satisfaction des ministres des finances. Ce n'est pas cet aspect-là, toutefois, qu'entendaient dénoncer les religieux et d'autres opposants, tels le Mouvement romand pour la paix ou le Parti socialiste vaudois; mais l'aspect mesquin de ces «jouets innocents» qu'ils assimilent à du matériel de guerre, au même titre qu'un char d'assaut, un obus ou un avion de combat.

Présent à Lausanne pour la deuxième année consécutive, le salon ITEC quittera le chef-lieu vaudois en 1999 pour une autre destination n