«Huawei est mon entreprise et je vais faire du mieux que je peux.» Cette phrase, imprimée en anglais et en chinois, figure, aux côtés de six autres, sur un tableau au cœur de l’usine Huawei de Songshan Lake. Nous sommes ici sur la côte sud-est de la Chine, à 52 kilomètres de la mégalopole Shenzhen, forte de 23 millions d’habitants.

Songshan Lake, c’est un extrait des usines du marché mondial de l’électronique. C’est là que Huawei produit une partie de ses smartphones, tablettes et appareils pour les réseaux de fibre optique, entre autres. Pour le marché mondial, y compris pour le marché suisse.

Le site de Songshan Lake, fort de dizaines d’usines, s’étend sur plus de 1,2 million de mètres carrés. Et il ne s’agit que de la surface des unités de production. Car le site abrite aussi des dortoirs sur 145 000 mètres carrés. Au total, 17 000 employés se relaient dans ces gigantesques usines, implantées dans un climat quasi tropical. «Nos unités de production fonctionnent 24 heures sur 24, mais il y a moins de personnel la nuit, affirme notre guide. En journée, le travail commence à 8 h 30 et se termine à 18 h 00, avec une pause à midi.»

Ce mardi, Huawei a invité des représentants de huit médias suisses, dont Le Temps, à visiter l’unité de production de composants pour la fibre optique – des équipements qui se retrouvent par exemple chez Swisscom ou aux Services industriels de Lausanne.

Tous les employés que nous rencontrons portent des blouses blanches – une casquette blanche pour les collaborateurs de base, une bleue pour les ingénieurs. La moyenne d’âge est de 24 ans, et 24% des employés sont des femmes. Au début de la ligne de production sont imprimés les circuits sur de grandes cartes. «Vous voyez, nous utilisons des machines Siemens pour cela, nous achetons toujours les meilleurs équipements», poursuit la guide.

Les employés surveillent les opérations, ajustent les cartes, puis les transfèrent vers des sortes d’armoires où des tests de connexion sont effectués. «Il y a dix ans, il nous fallait 20 jours pour fabriquer un produit. Aujour­d’hui, il ne nous faut plus que trois jours», poursuit notre interlocutrice. Il est 10 h 30, une musique retentit. Vingt minutes de pause. La plupart des employés consultent leur smartphone. Certains dorment. D’autres continuent de travailler. A plusieurs endroits de l’usine figurent des panneaux avec les photos et noms des employés. Les meilleurs collaborateurs sont ainsi mis en avant. A l’entrée, on voit un tableau avec les photos des employés, trois smileys (l’un content, l’autre sans expression, le troisième triste) et le dessin d’une grappe de raisin. La guide explique: «Chaque jour, lorsqu’il commence, l’employé indique avec un smiley dans quel état d’esprit il est. S’il est triste, un collègue viendra le réconforter. Et, pour la grappe, le supérieur colorie en vert un grain chaque fois qu’un employé a effectué un bon travail.»

A Songshan Lake, Huawei fabrique 30% de ses équipements pour les réseaux fixe, mobile et de fibre optique et 10% de ses smartphones. Le solde est produit par des sous-traitants, dont Foxconn. On peut voir d’ailleurs à plusieurs endroits des cartons de ce géant de la sous-traitance, dont les usines ne sont qu’à quelques kilomètres de là.

«Le supérieur colorie en vert un grain chaque fois qu’un employé a effectué un bon travail»