Vu par le CAC-Voltaire de Genève, Mai 68 tire une drôle de tête. L'intitulé Mai 68-mai 98: trente ans de confusion mentale annonce la couleur. Point d'excès de respect par ici. Est-ce pour signifier que le soufflé est vite retombé? La thèse aurait mérité d'être défendue par les films adéquats, mais en l'état, on devine surtout un prétexte comme un autre à quelques reprises.

Seul à cadrer parfaitement, If… de l'Anglais Lindsay Anderson est un véritable brûlot révolutionnaire, Palme d'Or à Cannes en 1969. Prima della rivoluzione (1964) de Bernardo Bertolucci peut être vu comme avant-coureur et le superbe Running On Empty (1988) de Sidney Lumet comme un film-bilan, même s'il n'y est question que du mouvement radical américain. Par contre, de Blow Up à Supervixens et de Midnight Cowboy à Dirty Harry, sans le moindre titre français à l'horizon, il faudra beaucoup d'imagination pour trouver un lien. Un «hommage» un brin désinvolte, donc, à la confusion plus réflexive que susceptible de provoquer le débat.

N.C.