Un vrai faux départ. Bill Gates, le fondateur du géant américain Microsoft, quitte son poste de président du conseil d’administration, mardi 4 février, à la faveur de la nomination de Satya Nadella comme nouveau président-directeur général du groupe. Mais l’homme le plus riche du monde ne s’éloigne pas de l’entreprise pour autant: il devient conseiller technologique.

Pour l’instant, difficile de dire à quoi correspond exactement ce rôle. Mais ce qui est certain, c’est que même s’il quitte son poste de président du conseil d’administration, M. Gates devrait, paradoxalement, être un peu plus présent qu’avant dans le groupe. Le fondateur de Microsoft le dit lui-même dans une vidéo, c’est pour lui un véritable «pas en avant» dans l’entreprise.

«Je suis très content que Satya m’ait demandé de faire ce pas en avant dans l’entreprise, a-t-il déclaré. Je vais augmenter ainsi mon temps de présence dans le groupe. Je vais consacrer à peu près un tiers de mon temps à des rencontres avec les groupes travaillant sur les produits.»

Il faut dire que M. Gates est, depuis quelques années, plus absorbé par la Fondation Bill and Melinda Gates, organisme de bienfaisance qu’il a cofondé avec sa femme en 1994, que par Microsoft.

«Coacher Satya Nadella»

Ce qui n’a pas empêché trois des vingt plus gros actionnaires de Microsoft de mener, en octobre 2013, une véritable campagne pour l’écarter du groupe. «Il est là depuis toujours, pestait à l’époque un analyste de Wall Street. Même si le groupe est bénéficiaire, on ne peut pas dire qu’il va bien. Ils ont raté la dernière grosse révolution technologique: le mobile. C’est sous Bill Gates que ça s’est passé. Et il a laissé Steve Ballmer rester, alors qu’il aurait dû lui dire de partir depuis longtemps.»

Mais bien qu’aux contours un peu flous, ce nouveau rôle semble aujourd’hui séduire les analystes. «Finalement, il n’aura plus le pouvoir d’avant, mais se contentera plutôt de donner de bons conseils à Satya Nadella, indique Ted Schadler, analyste chez Forrester. Il va le coacher en quelque sorte.»

«Bill Gates connaît très bien le groupe, analyse pour sa part Carolina Milanesi du Kantar Worldpanel. C’est une bonne chose qu’il soit à ce poste-là, il sera plus opérationnel et pourra insuffler son inspiration au groupe. Le tout sans pour autant peser outre mesure sur les décisions de Satya Nadella.»