Soyons juste. Cette enquête peut avoir quelques effets positifs. Celui de familiariser un peu le monde politique avec la complexité du domaine pénitentiaire où la prévention de la récidive occupe une place toujours plus sensible et où les recettes ne sont jamais acquises. Celui aussi de couper court au slogan très creux du «plus jamais ça». Enfin, celui de montrer que les responsabilités sont toujours partagées lorsqu’il s’agit de plonger dans une longue histoire minée par les tensions et les querelles de pouvoir.
Ne pas oublier
En guise d’introduction, la commission fait d’ailleurs bien d’évoquer le danger du biais rétrospectif. «Chacun sait qu’après coup, on est plus intelligent.» Même si elle ne semble pas toujours en tenir compte. De même, le rapport tombe dans un autre piège. A force de chercher des dysfonctionnements, il en oublie ce qui a bien marché et qui a permis à La Pâquerette d’organiser des milliers de sorties tout en permettant un retour à la vie libre de condamnés considérés comme extrêmement dangereux.
Le professeur Timothy Harding, ancien directeur de l’Institut de médecine légale, le disait dans nos colonnes: «Il ne faudra jamais oublier la mort d’Adeline. Et il ne faudra pas oublier non plus ces réinsertions réussies.» On en est très loin.