Opinion
AbonnéOPINION. Quatre semaines après le début de ce que les médias nomment «la guerre du Karabakh», l’impensable moral continue de se produire dans le silence des nations. Cent cinq ans après le génocide des Arméniens, la survie de ce premier peuple chrétien qui ne demande qu’à vivre paisiblement sur ce qu’il lui reste de ses terres historiques est en jeu, écrit le professeur d’ethnologie Christian Ghasarian

Revenons sur le contexte historique du conflit. Dans l’élan de la révolution bolchevique, la République socialiste soviétique d’Azerbaïdjan fut créée en 1921 avec l’inclusion dans ses limites territoriales d’une partie de l’Arménie appelée le Haut-Karabakh, tandis que l’autre partie, plus grande, constitua une des 15 autres républiques soviétiques. Ce découpage consistant à attribuer à l’Azerbaïdjan cette région historiquement arménienne, comme en attestent des églises dès le VIe siècle, fut imposé par Staline aux Arméniens pour affaiblir cette population afin de contenter les sentiments arménophobes de la Turquie.