J’ai été surpris par les échos médiatiques lors du décès du pape Benoît XVI. On l’a présenté comme un esprit conservateur et on a souligné sa timidité face aux abus sexuels dans l’Eglise. Il y a certainement du vrai dans ces remarques mais on passe à côté des remarquables apports d’un des théologiens les plus intelligents de son temps. Hans Küng et Karl Rahner qui le connaissaient bien disaient de lui, «il est si intelligent qu’il pourrait nous faire croire n’importe quoi». Il fut d’ailleurs pris tout jeune comme expert du Concile Vatican II, en conseillant les plus importants cardinaux allemands. Son intervention pour le rejet des décrets préparatoires du Concile fut décisive dans la réorientation du Concile. En tout cas, il fut vraiment novateur sur ce point et dans la suite des travaux de l’assemblée.