Ce qui apparaît à travers le fil twitter, c’est la cohérence de son parcours, et l’articulation très subtile qu’elle fait entre le féminisme et le droit de mourir dignement. Son livre La Touche étoile, paru en 2006, a été un best-seller. Elle y parle de la vieillesse qu’on ne peut pas raconter, car ce serait «chercher à décrire la neige à des gens qui vivent sous les tropiques. Pourquoi leur gâcher la vie sans soulager la sienne?» Vieille dame, deux fois liftée comme elle aimait le dire, elle se retrouve dans une situation identique à celle qu’elle a vécue plus jeune: «Réclamant le droit de choisir ma mort comme j’avais réclamé autrefois celui de donner ou non la vie, voilà que je me retrouvais dans la même position de quémandeuse devant la même nomenklatura! Voilà qu’on me parlait comme à une petite fille alors que j’avais le double de l’âge de tous ces médecins et n’étais plus coupable que d’avoir trop vieilli à mon goût! Ma vie n’était donc plus à moi!»
Libre comme elle l’était, avec un goût prononcé pour le plaisir, celle qui a mis «une vie à conquérir la liberté d’être soi» est morte comme elle l’a souhaité: encore vivante et dans son sommeil.