Le bonheur, une affaire de mots?
Opinion
AbonnéAu regard du succès médiatique des manuels de bonheur fondés sur le slogan à la fois flatteur et tyrannique du «chacun est responsable de son bonheur», Isabelle Wienand, philosophe germaniste, estime qu’il vaut la peine de demander si le soi-disant rigorisme kantien («la majesté du devoir n’a rien à voir avec les jouissances de la vie») n’est peut-être pas plus réaliste

Cet été, «Le Temps» a confié ses espaces dévolus aux opinions à six personnalités, chacune sur un thème et une semaine. Le philosophe Martin Morend anime cette cinquième semaine, consacrée à son sujet de prédilection. Retrouvez toutes les contributions de ses invités.
Les philosophes s’accordent en général sur le caractère universel et naturel de la recherche humaine du bonheur. Pascal adhère à cette constante anthropologique, tout en arguant, contre la tradition eudémoniste, que le désir de bonheur est moralement indifférent.