Opinion
AbonnéOPINION. L’emphase sur les différences, même si elle est compréhensible, tend à occulter ce qui est peut-être l’essentiel, à savoir ce qui rapproche les hommes et les femmes, écrit le professeur Nicolas Zufferey, responsable de l’Unité d’études chinoises à l’Université de Genève

Cet été, «Le Temps» a confié ses espaces dévolus aux opinions à six personnalités, chacune sur un thème et une semaine. Notre journaliste Frédéric Koller anime cette troisième semaine, consacrée à la Chine. Retrouvez toutes les contributions.
La fréquentation des anciens textes chinois représente parfois un voyage exotique: la magie chamanique des vieux Chants de Chu, les mystères des rituels taoïstes, les histoires fantastiques de femmes renardes, entre autres exemples, nous emmènent dans un ailleurs déconcertant. A bien des égards, la culture chinoise a été très différente de la nôtre. Mais l’emphase sur les différences, même si elle est compréhensible, en particulier à des fins de comparaison, tend à occulter ce qui est peut-être l’essentiel, à savoir ce qui rapproche les hommes et les femmes, par-delà les distances et les siècles. La Chine a parfois été présentée comme «l’Autre» absolu de l’expérience humaine, mais c’est une formulation abusive. La culture chinoise traditionnelle peut déconcerter par ses différences, mais le sinologue s’étonne aussi parfois de sa proximité.