«Le pays où les ministres vont à pied!» Ainsi un grand hebdomadaire romand titrait-il un reportage à la veille des élections nationales. Illustré par la photo d’un éphémère conseiller fédéral, Rudolf Friedrich, perdu dans la foule de la gare de Berne et dont personne ne se souvient plus. C’était en 1983, dans la plus haute antiquité. On y faisait l’éloge d’un système politique dans lequel le pouvoir est si partagé, limité, que les conflits politiques en étaient désamorcés, dilués dans le consensualisme. Et donc les ministres réduits à un quasi-anonymat et au vide médiatique.