Transformer ses partenaires en concurrents. Tout en les conservant comme alliés. Voilà la mission difficile qui attend Google. Cette période de tension était écrite d’avance. Depuis que Google a, l’an passé, racheté Motorola pour 12,5 milliards de dollars, il était certain qu’il allait devoir rendre des comptes à Samsung, LG ou encore HTC. Car, la semaine passée, Google a présenté le premier smartphone conçu avec Motorola, le Moto X, attendu, aux Etats-Unis d’abord, fin août ou début septembre.
Voilà qui ne va pas plaire aux fabricants de smartphones tournant sous Android, le système de Google. En particulier à Samsung, qui a permis à Google, au second trimestre de 2013, de rafler 79,5% du marché des systèmes d’exploitation pour mobiles, laissant loin derrière Apple, avec 13,6%. Avec son Moto X, Google pourrait étendre davantage la domination d’Android tout en grignotant des parts à ses alliés.
Sur le papier, le Moto X n’a, techniquement parlant, rien de spécial, à part un processeur rapide. Par contre, Motorola pourrait faire fort avec un système de commande vocale qui semble prometteur. Mais aussi et surtout la possibilité de personnaliser son téléphone: couleurs à choix pour la coque avant, pour la coque arrière, et aussi pour les touches – avec au total 2000 combinaisons possibles.
La susceptibilité de Samsung sera ainsi mise à l’épreuve. Il sera intéressant de voir si la firme sud-coréenne ne sera pas tentée de pousser le développement de son propre système d’exploitation… pour rivaliser avec Android.
Le Temps publie des chroniques et des tribunes – ces dernières sont proposées à des personnalités ou sollicitées par elles. Qu’elles soient écrites par des membres de sa rédaction s’exprimant en leur nom propre ou par des personnes extérieures, ces opinions reflètent le point de vue de leurs autrices et auteurs. Elles ne représentent nullement la position du titre.