Plus d’une fois, la chancelière allemande a répondu «Wir schaffen das – Nous y arriverons», faisant référence au défi de l’accueil et de l’intégration de plusieurs centaines de milliers de réfugiés en Europe. «Que se passerait-il si la réponse était: nous n’y arriverons pas?» a-t-elle demandé. Au fait, Angela Merkel a saisi l’occasion pour fustiger les pays d’Europe de l’Est et centrale opposés à une politique d’ouverture. «Nous, les Européens de l’Est, j’en fais partie, nous avons vu que la politique isolationniste ne mène nulle part», a-t-elle rappelé.
Angela Merkel a ouvertement pris à partie certains dirigeants, dont le premier ministre hongrois Viktor Orban ou encore le premier ministre slovaque Robert Fico. «Vous dites que cela n’est pas mon Europe et je refuse d’accueillir des musulmans, a-t-elle dit. Je suis désolé de vous dire que cela n’est pas négociable.» Et d’ajouter: «Qui sommes-nous pour défendre les chrétiens dans le monde alors que nous ne voulons pas accepter des musulmans ou des mosquées chez nous?» Elle a rappelé que les Européens de l’Est étaient accueillis à bras ouverts à l’Ouest lorsque ces derniers fuyaient la guerre, l’occupation, la dictature ou la pauvreté dans un passé pas si lointain.
L’Europe n’a pas de leader politique? En voici: Angela Merkel, qui s’est levée au-dessus de la mêlée et a rappelé que les valeurs européennes ne sont pas négociables. Qu’elle soit devant le Parlement ou face à sa propre famille politique, elle n’a fait aucune concession aux forces du repli. Et pourtant, elle est elle-même sous pression dans son pays pour mettre fin à sa politique migratoire.