Sur ce sujet: Pour #BlackFriday, je m’offre un chien, l’Etat sera content
Depuis que quelques enseignes de chez nous ont repris cette pratique aux origines incompréhensibles pour l’Européen moyen que je suis, ordres et contre-ordres se succèdent. On se croirait à l’armée. En deux semaines, on m’a invité à grands coups de pubs noires à acheter tout et n’importe quoi. Sans convaincre.
C'est la 1ère fois depuis l'introduction en Europe de la pratique américaine du Black Friday que se déroulent des manifestations aussi structurées, même si cette fête de la consommation continuait de battre son plein, avec des magasins bondés #AFP pic.twitter.com/vGukrmejQA
— Agence France-Presse (@afpfr) 29 novembre 2019
Merci du tuyau…
Et je me suis fait successivement engueuler par la moitié de mes amis sur Facebook, par quatre chroniques de journalistes engagés, par les manifestants du climat, par les directeurs d’une chaîne de librairies et celui de magasins de chaussures. Tous répétant l’horreur de ce monde d’ultra-consommation et de marchandises, ceux-là mêmes qui d’ordinaire en vendent volontiers. Avec des slogans géniaux sur le fait que l’on ne dépenserait rien si l’on n’achetait rien. Merci du tuyau.
Comme politicien, j’en viens à me sentir coupable. Le sentiment de ne pas en faire assez. Face à ces vendeurs qui nous prient à genoux de leur interdire de vendre à bon marché. Et à ces acheteurs qui, dans un grand élan de générosité, nous supplient de promulguer une loi pour les empêcher d’acheter à bon compte.
«Quand on pense qu’il suffirait que les gens n’achètent plus pour que ça ne se vende pas.» C’est Coluche qui avait eu ce bon mot. Et c’est certainement la réponse la plus sérieuse à toute cette frénésie.