Tout conspirationniste est le détenteur d’une «vérité refoulée»
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AbonnéDésormais propriété d’Elon Musk, Twitter se fait fort de servir la liberté d’expression sans faiblir. L’occasion de s’interroger sur les propos qui pourraient passer sous les fourches caudines de la censure. De quoi sont-ils le nom? Relisons Freud

L’oiseau a donc repris sa liberté, il s’est envolé hors de la cage qu’on lui a gentiment ouverte. C’est Elon Musk qui le dit et il faut le croire sur parole: grâce à lui, Twitter va redonner ses lettres de noblesse à la liberté d’expression, malmenée par des modérateurs aux fausses bonnes intentions. Certes, un oiseau, cela peut receler des sens imagés variés selon les langues et les cultures. Mais faisons comme si c’était un détail. Va pour la liberté d’expression. Où s’arrêtera-t-elle? Il n’est pas toujours facile de se dépêtrer des filets qu’elle nous tend malgré elle. Suffira-t-il d’une série d’algorithmes bien placés pour nous faire voir ses pièges? «Propos haineux», constructions conspirationnistes et fake news ont aussi leur logique bien à eux. Ce serait dommage de s’en débarrasser trop distraitement en les jetant à la poubelle, comme de vulgaires spams. Il vaut souvent la peine de les décortiquer, histoire de comprendre de quelles étranges couleurs d’autres que nous repeignent le monde.