OPINION
AbonnéOPINION. Un niet russe a certes empêché l’adoption d’un document final à la Conférence du Traité de non-prolifération, à New York; mais notre chroniqueur trouve que des progrès ont été enregistrés

La dixième Conférence d’examen des Etats parties au Traité de non-prolifération (TNP) a conclu ses travaux à New York sans parvenir à adopter des conclusions de fond (LT du 29.08.2022). L’absence de consensus n’est pas étonnante au vu de la situation actuelle des relations internationales. L’invasion de l’Ukraine, pays non-nucléaire depuis 1994, par la Russie, l’une des puissances nucléaires à l’origine du TNP, a pesé sur le cours des débats. La menace qui plane sur la centrale nucléaire de Zaporijjia est une préoccupation majeure de la communauté internationale, touchant à la sécurité nucléaire. La Russie s’est opposée à l’adoption du projet de document final, faute sans doute de pouvoir rejeter sur l’Ukraine la responsabilité des tirs mettant en danger les réacteurs nucléaires. Cinquante-cinq pays dont la Suisse ont au contraire condamné la Russie pour avoir déclenché une guerre non provoquée et injustifiable contre l’Ukraine, violant aussi de ce fait ses engagements découlant du TNP. Les menaces de recours à l’arme atomique formulées par la Russie sont également inadmissibles et contraires à ses obligations. Les 55, dont la France s’est fait le porte-parole, ont également condamné la Russie pour l’occupation de la plus grande centrale nucléaire d’Europe, entravant l’observation des mesures de sauvegarde usuelles, et appelé les troupes russes à quitter le pays.