Incidences
AbonnéOPINION. L’absence de considérations politiques à moyen terme sur la place de la Suisse en Europe témoigne d’une faute dans l’appréciation politique et d’une faillite du leadership que le citoyen est en droit d’attendre de son gouvernement, écrit notre chroniqueur François Nordmann

Il arrive hélas qu’un cavalier doive abattre sa monture: le conseiller fédéral Ignazio Cassis s’est trouvé dans cette fâcheuse posture lorsqu’il a porté le coup de grâce à l’accord institutionnel, rejoignant ses trois collègues de droite au Conseil fédéral le 26 mai dernier. Le geste était devenu inévitable au vu des souffrances de l’animal. Le parlement paraît s’intéresser aux circonstances immédiates qui ont entouré la décision du gouvernement: mais l’enquête que d’aucuns réclament devrait avoir un champ plus large et porter sur l’ensemble de la négociation. Le Rapport sur la négociation mis en ligne par le DFAE montre qu’après avoir pris un faux départ, le Conseil fédéral a fini par accepter en 2012-2013 la logique de la position de l’UE sur la nécessité de doter les relations bilatérales d’un mécanisme «international» de règlement des différends et sur la reprise dynamique du droit de l’UE en constante évolution pour gérer le marché unique homogène.