Publicité

Est-il possible de renoncer à la drogue Microsoft 365?

CHRONIQUE. La Confédération vient d’annoncer qu’elle passera à la suite bureautique Microsoft 365. Avec l’envie de la fuir dès que possible. Mais est-ce réaliste?

Image d'illustration. Les logos des diverses applications de Microsoft 365. — © Stock.adobe.com
Image d'illustration. Les logos des diverses applications de Microsoft 365. — © Stock.adobe.com

On parle beaucoup de Microsoft ces jours. Pour son moteur de recherche Bing, désormais dopé avec l’agent conversationnel ChatGPT, que nous venons de tester. Mais aussi pour sa suite bureautique Microsoft 365, anciennement appelée Office 365. Le 15 février dernier, la Confédération annonçait ce que tous les observateurs attendaient: le passage à Microsoft 365. Tout en affirmant, et c’est évidemment le plus intéressant, son intention de réduire sa dépendance à son égard…

L’affaire semble a priori rébarbative – on parle de services en ligne tels Word, Excel, PowerPoint, Outlook, OneDrive, Exchange Online ou encore Teams – mais elle est remarquable à plusieurs égards. Dans son communiqué, la Confédération le dit clairement, elle n’a aucune marge de manœuvre: «D’importantes applications Office sont arrivées à la fin de leur cycle de vie et ne seront bientôt plus prises en charge par Microsoft [à l’horizon 2026]». Tout va passer par le cloud – ce qui assure des revenus sous abonnements réguliers et très lucratifs à Microsoft – et plus rien ne passera par des logiciels installés sur des machines.

Ensuite, il y a le mouvement de contorsionniste de la Confédération qui interpelle: ses fonctionnaires pourront utiliser certains services en ligne, mais attention, pas tous: «Les utilisateurs auront […] l’interdiction de sauvegarder des données sensibles et documents confidentiels dans le nuage de Microsoft», dit le communiqué, sans définir clairement ces types d’information. De plus, Berne veut continuer à «gérer et à enregistrer les courriels et les calendriers des collaborateurs dans ses propres centres de données».

Lire aussi: Prudence face à Microsoft 365, avertit la Confédération

Beaucoup de Microsoft, donc, mais pas à 100%. Le Conseil fédéral a l’honnêteté de reconnaître, c’est le terme utilisé, sa «dépendance» face à la multinationale américaine. Mais le gouvernement ne semble pas se donner les moyens d’explorer véritablement des alternatives, ne faisant qu’évoquer vaguement des solutions open source. Autre souci majeur, on ne sait toujours pas le risque que fait peser le Cloud Act américain sur les administrations et entreprises suisses qui recourent à des services en ligne de firmes américaines.