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Éternel indécis? Vous souffrez peut-être de FOBO

OPINION. «The Fear Of a Better Option», ou la peur de ne pas faire le meilleur choix. C’est un luxe trop souvent paralysant à l’instant T où il faudrait s’engager

Dans notre monde de l’hyperchoix, tout processus de décision se mue en casse-tête, selon notre chroniqueuse. — © Nedopekin Yuriy
Dans notre monde de l’hyperchoix, tout processus de décision se mue en casse-tête, selon notre chroniqueuse. — © Nedopekin Yuriy

Aujourd’hui, parlons d’un vertige. Celui qui vous prend en pleine session shopping de Noël, un mercredi à 18h45, planté devant deux carafes à whisky. Là, dilemme total. «En verre ou en cristal? Avec le bouchon rond ou carré? Et si j’en trouvais une plus design en face?» En sachant qu’il vous reste encore 13 cadeaux à trouver et que les grelots épileptiques crachés par le haut-parleur commencent sérieusement à vous taper sur le système. Résultat, vous repartez bredouille.

Et venez probablement de vivre un épisode de FOBO. Fo-quoi? «The Fear Of a Better Option», ou la peur de ne pas faire le meilleur choix. Un nouvel acronyme pour décrire ce syndrome dont nous serions nombreux à souffrir, et pas seulement au rayon cuisine.

Et s’il y avait mieux ailleurs?

Faire défiler le menu de Netflix à l’infini, si bien qu’il est trop tard pour regarder quoi que ce soit; gamberger lorsqu’une régie nous propose enfin un bail, parce qu’il ne faudrait pas signer avant d’avoir visité cet autre deux pièces et demie – il a un plus joli parquet, quand même… Toujours cette même question obsédante: et si j’étais en train de faire une grosse bêtise en disant oui?

Le terme FOBO, c’est Patrick McGinnis, entrepreneur et ancien étudiant à Harvard, qui l’a inventé, marqué par l’incapacité de ses camarades de l’époque à s’engager dans une voie qui ne serait pas «optimale».

Bon, bien avant ces privilégiés de Cambridge, les chasseurs-cueilleurs eux-mêmes devaient certainement bien évaluer une bête avant de la courser, histoire de mettre toutes les chances de leur côté. Mais dans notre monde de l’hyperconnexion et de l’hyperchoix, où les plateformes – d’information, de rencontres, d’hôtellerie – se multiplient, tout processus de décision se mue en casse-tête. Un luxe… paralysant. Comme pour cette amie qui me confiait être incapable de décider quelle branche étudier car «tout l’intéresse».

«Maximizers» malheureux

La vingtaine, particulièrement, ressemble à une forêt de choix, dense, affolante, d’autant que les sentiers empruntés détermineront nos futurs horizons. Aucune pression, hein. La tentation: repousser le moment de s’engager.

Mauvais calcul. Selon une étude de 2011, nous, les «maximizers», qui mettons la barre haut, finirions plus souvent déçus et malheureux. Mieux vaudrait donc se satisfaire de l’option la plus inspirante à l’instant T. Le tout est de savoir en tirer le meilleur. Car c’est finalement moins la carafe qui compte que le whisky qu’on met dedans, non?

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