Et s’il y avait mieux ailleurs?
Faire défiler le menu de Netflix à l’infini, si bien qu’il est trop tard pour regarder quoi que ce soit; gamberger lorsqu’une régie nous propose enfin un bail, parce qu’il ne faudrait pas signer avant d’avoir visité cet autre deux pièces et demie – il a un plus joli parquet, quand même… Toujours cette même question obsédante: et si j’étais en train de faire une grosse bêtise en disant oui?
Le terme FOBO, c’est Patrick McGinnis, entrepreneur et ancien étudiant à Harvard, qui l’a inventé, marqué par l’incapacité de ses camarades de l’époque à s’engager dans une voie qui ne serait pas «optimale».
Bon, bien avant ces privilégiés de Cambridge, les chasseurs-cueilleurs eux-mêmes devaient certainement bien évaluer une bête avant de la courser, histoire de mettre toutes les chances de leur côté. Mais dans notre monde de l’hyperconnexion et de l’hyperchoix, où les plateformes – d’information, de rencontres, d’hôtellerie – se multiplient, tout processus de décision se mue en casse-tête. Un luxe… paralysant. Comme pour cette amie qui me confiait être incapable de décider quelle branche étudier car «tout l’intéresse».
«Maximizers» malheureux
La vingtaine, particulièrement, ressemble à une forêt de choix, dense, affolante, d’autant que les sentiers empruntés détermineront nos futurs horizons. Aucune pression, hein. La tentation: repousser le moment de s’engager.
Mauvais calcul. Selon une étude de 2011, nous, les «maximizers», qui mettons la barre haut, finirions plus souvent déçus et malheureux. Mieux vaudrait donc se satisfaire de l’option la plus inspirante à l’instant T. Le tout est de savoir en tirer le meilleur. Car c’est finalement moins la carafe qui compte que le whisky qu’on met dedans, non?