Gagner ou gagner, et déclasser le prof de ski
CHRONIQUE. Dire oui un jour et non le lendemain sur le même sujet, selon qu’on est chef de parti ou ministre, et gagner pour cela des galons de politicien respecté: c’est le miracle des institutions suisses, qui enchante notre chroniqueur
Imaginez la scène, chez nos voisins. Un parlementaire de la droite dure, président de parti, bat la campagne contre un projet de loi. Il mobilise, il imprime, il affiche, il discourt, il harangue, bref: il est le patron du non, ferme et définitif.
Quelques mois plus tard, le parlementaire est devenu ministre. Et se trouve, comme s’il fallait forcer l’improbable, précisément chargé du dossier. Il reprend alors le projet de loi qu’il combattait, à la virgule près, pour cette fois le défendre. En mobilisant, en imprimant, en affichant, en discourant, bref: en s’imposant comme le patron du oui.